Pas encore appliquée, la taxe de mouillage fait déjà grincer des dents

Une taxe de mouillage de plusieurs centaines d'euros par jour devrait bientôt être mise en place en face des réserves naturelles de l'île. Il s'agit de désengorger des espaces pris d'assaut par des plaisanciers parfois peu respectueux des équilibres écologiques. Mais certains crient à l'escroquerie.

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"Une escroquerie." Maurice n’a pas de mots assez durs contre la taxe de mouillage qui devrait bientôt être mise en application aux abords des réserves naturelles.  S’il veut continuer à stationner son voilier en face des bouches de Propriano, comme il en a l’habitude, ce retraité ardéchois devra payer 300 euros. Par jour.

Le "péage"  -qui devrait bientôt s’appliquer à six espaces naturels de l’île (voir photo)- est une vieille revendication des élus de l’assemblée territoriale corse. Ces derniers l’ont déjà voté il y a cinq ans. Mais pour être appliqué, celui-ci doit être appuyé par une loi. Ce qui devrait être le cas dans un futur proche, promesse faite par la ministre de la décentralisation Marylise Lebranchu, lors de sa visite à Ajaccio, vendredi dernier.


Au départ, l’idée était avant tout de limiter le mouillage des bateaux dans les bouches de Bonifacio, saturées par l’arrivée massive de plaisanciers venus de Sardaigne… où une taxe du même genre a été instaurée. Des visiteurs parfois peu respectueux du fragile équilibre écologique qui subsiste sous leur bateau.

La taxe pourrait rapporter 1 à 2 millions d'euros par an


Mais l’enjeu environnemental s’est vite teinté de considérations financières et pour la collectivité territoriale de Corse la taxe s’est transformée en une opportunité "de trouver des ressources supplémentaires au niveau du tourisme." Elle pourrait rapporter entre 1 et 2 millions d’euros par an à la CTC.  De quoi permettre, à en croire Jérôme Polverini, maire de Pianotolli-Caldarello "d’entretenir l’environnement", en plus de le protéger. "Une piste vertueuse", défend-t-il.

Sauf que beaucoup parmi les opposants à la taxe ont du mal à comprendre pourquoi ils devraient payer plusieurs centaines d’euros, quand aucun service ne leur est rendu en échange. "Il n’y a même pas de bouées de mouillage et il  faudrait payer ? Il faut arrêter !", s’énerve Maurice, qui ira mouiller plus loin.

Voir le reportage de Céline Aubert et Guillaume Marque:


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