Transdev, actionnaire majoritaire de la SNCM, a annoncé ce vendredi avoir demandé à la compagnie de rembourser les prêts qu’il lui avait octroyés. Cela oblige le PDG de la SNCM à déposer le bilan.
Alors qu’un conseil de surveillance se tient ce vendredi à Paris en présence des actionnaires et des représentants du personnel, Transdev, actionnaire majoritaire, a annoncé avoir demandé à la SNCM de rembourser les prêts qu’il lui avait octroyés. Cela oblige le PDG de la SNCM à déposer le bilan, la société n’étant pas en mesure de rembourser ses prêts.
Cela devrait lancer le processus de redressement judiciaire, indispensable selon les actionnaires. "Afin de créer les conditions de ce redressement judiciaire, et comme il l'avait annoncé lors de la dernière réunion de la médiation (...), Transdev a rendu exigibles ses créances détenues sur la compagnie, à effet du 3 novembre", annonce l'actionnaire principal dans un communiqué diffusé vendredi à l'issue d'un conseil de surveillance à Paris.
Transdev précise que cette procédure "vise à empêcher la disparition pure et simple de la SNCM et de l'ensemble de ses activités et ses emplois", et doit permettre "d'identifier une solution pérenne permettant de lever l'hypothèque des demandes de remboursement de l'Union européenne, tout en préservant la délégation de service public" entre la Corse et le continent.
Vers un redressement judiciaire ?
Le moratoire de sortie de grève signé en juillet stipulait que la compagnie maritime ne pouvait pas être placée en redressement judiciaire jusqu'au 31 octobre.
Le placement en redressement judiciaire de la compagnie maritime en difficultés "doit permettre qu'un appel d'offres soit conduit par le tribunal, qu'un repreneur, qui devra être agréé par la Collectivité territoriale de Corse, soit identifié, et qu'un accord soit trouvé avec la Commission européenne", souligne Transdev.
L'actionnaire estime "primordial que cet accord puisse intervenir rapidement et en tout état de cause, dans des délais compatibles avec la nécessité de préserver la saison 2015".
Pour Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC, "les actionnaires placent la compagnie en cessation de paiement artificiel, alors qu'il y a 35 millions d'euros de liquidités". "Nous n'avons pas eu plus de garanties données sur le volet social", a-t-il ajouté, soulignant qu'"il appartiendra au président du tribunal de commerce d'analyser la situation".
Un comité d'entreprise, qui avait été suspendu mercredi, doit reprendre lundi matin à Marseille.