"Pour préserver la biodiversité, il faut d’abord l’observer". Pendant deux jours, des chercheurs de l'Observatoire local de la biodiversité (OLB) vont ainsi filmer les eaux du lac de Melo et de l'étang de Ghjalicatapian pour y mesurer l'impact écologique des espèces introduites.
L'Observatoire local de la biodiversité a été créé en 2011. Il est géré par le CPIE , le centre permanent d'initiative pour l'environnement. Cet observatoire travaille en Corse sur l'introduction des espèces piscicoles.
En l’espace de 40 ans, le CPIE Corte-Centre Corse a constaté qu’une vingtaine d’espèces a été introduite dans les plans et cours d’eau de Corse. Aujourd’hui, tous les acteurs s’accordent à reconnaître que ces introductions plus ou moins encadrées représentent une menace pour les milieux et la biodiversité locale.
Ainsi, dans le lac de Melo, l’introduction du saumon de fontaine dans les années 70 est très probablement selon les observateurs, à l’origine de la disparition de deux espèces endémiques à la Corse, la truite macrostigma et l’euprocte de Corse.
Plus récemment, l’introduction du vairon canadien a, en l’espace d’une dizaine d’années, colonisé l’ensemble des cours d’eau de l’île à quelques exceptions près, venant occuper la même niche écologique que la truite corse.
Les images récoltées pendant ces deux jours d'obervation vont être analysées et répertoriées. Elles seront également utilisées comme support pédagogique.
Reportage d'Angélique Mangon, Sarah Ennemoser, Ramsey Kinany