Depuis mercredi, le hashtag #charliehebdo a été utilisé plus de 2,827,212, #JeSuisCharlie a généré plus de 2,296,946 tweets. Appels à la mobilisation, témoignages de soutien, autant de messages pour des milliers de citoyens. Et parmi les réactions, des contenus parfois choquants. Comment gérer ?
"Moi aussi, je suis Charlie"... Depuis 48 heures, Internet rassemble, dans l'émotion. Les commentaires affluent de partout : messages de deuil, de condoléances et beaucoup de dessins aussi qui croquent le drame de Charlie Hebdo en renversant les perspectives. Mais face à une actualité très chaude, il faut aussi gérer cet afflux de commentaires.
Sur la page Facebook de France 3 Corse ViaStella, le "nombre de personnes à qui une publication a été diffusée" a ainsi explosé, passant de 64.000 mardi à plus de 940.000 pour la seule journée du 7 janvier. Les commentaires sont eux passés de 335 à 11.955 le jour du drame.
Parmi les réactions, des contenus parfois choquants, violents ou racistes, des propos islamophobes ou d'incitation à la violence qu'il faut modérer. "Nous sommes en alerte rouge de notre côté en raison de la montée en charge de la modération à effectuer" explique Jérémie Mani, de la société Netino en charge de la modération pour de nombreux médias français, dont France Televisions, dans une interview à itespresso.fr.
"En interne, nous mobilisons davantage les équipes de modérateurs et de superviseurs sur ce volet en mettant temporairement de côté le contrôle qualité. Nous essayons également d’établir des algorithmes pour mieux définir les priorités et cerner les messages à risque".
Les commentaires masqués ou supprimés ont été ainsi multipliés par 4 depuis mercredi, passant de 109 le 6 janvier, à 424 le 7 janvier et déjà proche des 335 le lendemain soir de la tuerie.
Pourtant de nombreux messages passent à travers le filtre et "sur Facebook, c’est toujours a posteriori" que la modération s'applique "car le réseau social ne nous laisse pas le choix. Nous intervenons quelques secondes ou quelques minutes plus tard." Et dans les cas les plus extrêmes, leurs auteurs peuvent se voir bannir de la page.
Reportage d'Antoine Albertini, Philippe Villaret Hervé Costa, Anne-Laure Louche