Un an jour pour jour après l'assassinat du directeur général des services du Conseil général de la Haute-Corse, Jean Leccia, une foule très nombreuse s'est rassemblée lundi matin à Bastia.
Des bougies et une banderole "Aspittemu ghjustizia" (nous attendons la Justice, ndrl) accrochée sur les grilles du Conseil départemental de la Haute-Corse. Près de 300 personnes, collègues, élus, amis et proches se sont rassemblées lundi matin à la mémoire de Jean Leccia.
"Cet assassinat est manifestement lié non pas à la personne (...)mais lié à la fonction qu'exerçait cette personne en qualité de directeur général des services du département de la Haute-Corse", a déclaré Me Eric Barbolosi, avocat de la famille.
Me Eric Barbolosi, Avocat de la famille Leccia. Reportage de Pierre Simonpoli, Olivier Lopez, Anne-Laure Louche
Jean Leccia a été tué par balles au volant de sa voiture à Aleria par un commando à moto qui lui a tiré dessus alors qu'il rentrait chez lui après avoir assisté à la soirée électorale à San-Gavino-di-Fiumorbu, où sa fille se présentait aux municipales.
Depuis un an, une douzaine de personnes interpellées près de Bastia et en plaine orientale ont été interrogées, puis remises en liberté sans charge retenue contre elles dans ce dossier dirigé depuis Marseille par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs, chargée des affaires de grand banditisme).
Des perquisitions ont été effectuées en décembre 2014 par la gendarmerie au Conseil général, dans le cadre de l'enquête conjointe de la direction régionale de la police judiciaire et de la section de recherches de la gendarmerie sur son assassinat.
L'enquête pourrait être relancée sur une nouvelle "piste non encore explorée", selon une information dévoilée par Le Monde.
Le journal rapporte une note de travail transmise au juge chargé de l’affaire à Marseille dans laquelle les enquêteurs indiquent souhaiter "développer l’hypothèse d’un mobile lié aux marchés de travaux publics en Corse et (…) au conflit entre la société Betag, la Société routière de Haute-Corse (SRHC) et la SAS Corse Travaux".
Cette note accrédite la thèse d'une collusion présumée entre les politiques et les entreprises du BTP dans l'attribution des marchés publics en Corse.
Plusieurs assassinats ont été perpétrés ces dernières années dans le milieu du BTP dans la région de Bastia et dans la plaine orientale.