Le procès de Guy Orsoni accusé de deux assassinats et d'une tentative d'assassinat et de ses co-accusés se poursuit ce lundi aux assises des Bouches-du-Rhône. Témoin clé, le frère de la victime, Francis Castola ne s'est pas présenté.
Francis Castola, frère de Thierry Castola, assassiné en 2009, et lui même victime d'une tentative d'assassinat la même année, ne s'est pas présenté à la barre où il devait témoigner.
Après une longue attente, le président de la cour d'assises Patrick Vogt a finalement lu les trois dépositions de Francis Castola faites aux juges lors de l'enquête. "On s'entendait plus que bien (...) c'est une vraie victime qui est morte", avait déclaré Francis à propos de son aîné, de 18 mois plus âgé.
S'il connaissait les activités de son frère et de son père, également prénommé Francis et lui aussi assassiné en 2009 au Nicaragua où ils avaient investi dans les machines à sous à l'instigation selon lui d'Alain Orsoni, Francis junior se défend d'en avoir été un jour partie prenante: "Je n'ai pas touché un sou de la société."
"Pas d'ennemi'
Interrogé sur les liens possibles entre les assassinats de son père Francis, de Paul Giacomoni, un autre associé, et de son frère Thierry, Francis junior reste
évasif : "Si j'ai une idée, je ne peux pas me permettre de la dire." La dernière fois qu'il avait vu son frère, trois semaines avant le meurtre "il l'avait trouvé inquiet", bien qu'il ne "lui connaissait pas d'ennemi".
Des activités au Nicaragua, Thierry "ne parlait pas" à son frère. Mais ce dernier savait toutefois que "Thierry pensait se faire arnaquer parce que les dividendes baissaient".
Il n'avait pas connaissance non plus d'une lettre de menace d'Alain Orsoni à Thierry. "Je ne l'ai appris qu'après la mort de mon frère par Séréna", la soeur
dont le témoignage, en visio-conférence, est attendu dans l'après-midi. "Mon frère n'a rien à voir avec" une tentative d'assassinat d'Alain Orsoni, affirme t-il aux juges.
Quant à une responsabilité du clan Orsoni dans la mort de son frère, "je ne dis pas qu'ils sont coupables, je n'en sais rien je ne les vois plus depuis longtemps".
Shalimar seule sur le banc des parties civiles
Depuis, Francis junior "craint pour sa vie". Partie civile dans le volet de l'enquête portant sur l'assassinat de son frère, il s'en était curieusement désisté ensuite, craignant, a-t-il dit "une parodie de justice". Et il avait demandé le désistement de la jeune veuve de Thierry, Shalimar, à l'insu de cette dernière. "Dans ma famille, c'est moi qui décide", lance-t-il aux juges en guise d'explication.
Le procès des accusés, soupçonnés d'avoir participé à deux assassinats et une tentative d'assassinat, doit durer jusqu'à début juillet.
Pour l'accusation, ces faits seraient la réponse du "clan Orsoni" à un complot visant à tuer Alain Orsoni déjoué à l'été 2008.
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