Mercredi 27 mai le tribunal de commerce de Marseille doit se pencher sur les offres de reprises de la compagnie. Si un accord a été conclu sur le plan social, beaucoup de doutes persistent dans les conclusions des administrateurs judiciaires.
Les administrateurs judiciaires de la SNCM estiment que la "situation est loin d'être satisfaisante" après avoir étudié les trois offres de reprise de la compagnie sur lesquelles doit se pencher mercredi le tribunal de commerce de Marseille.
Le 11 mai, le tribunal avait donné 10 jours aux trois candidats à la reprise -le groupe corse Rocca, l'ex-directeur du port de Marseille Christian Garin et la société Baja Ferries - pour présenter des offres améliorées et avait prolongé la période d'observation de six mois, jusqu'au 28 novembre.
Un accord trouvé sur le plan social
Depuis, les trois repreneurs potentiels ont revu leur copie, et monté de nouveaux dossiers, déposés dans les temps auprès des administrateurs judiciaires."Ce nouveau délai a permis des avancées importantes, quand bien même la situation est loin d'être satisfaisante", écrivent ces derniers dans leur rapport écrit en perspective de l'audience de mercredi et dont l'AFP a consulté les conclusions mardi.
"En ce qui concerne le PSE, un accord a été trouvé avec les actionnaires (permettant) avec 85 millions d'euros, de couvrir l'intégralité du coût estimé du plan social résultant de l'adoption éventuelle par le tribunal de l'offre la moins disante socialement", pointent-ils en particulier.
En outre, rappellent-ils, plus aucune offre n'est soumise à une condition suspensive de transfert ou non de la délégation de service public de continuité territoriale entre la Corse et le continent.
"L'aléa européen apparaît résolu aux yeux des candidats", résument les administrateurs judiciaires: la délégation de service public (DSP) ne sera pas directement transférée au repreneur, mais ce dernier échappera également au remboursement des quelque 440 millions d'euros d'aides jugées indûment perçues par Bruxelles.
Baja Ferries en favori ?
Concernant les offres elles-mêmes, les administrateurs estiment qu'elles dépendent encore "de certains éléments non connus", et notamment de l'éventuel transfert, via une sous-délégation de La Méridionale, autre contractant de la DSP, d'une partie de ce contrat, annulé à compter d'octobre 2016 par une décision du tribunal administratif de Bastia faisant suite à une plainte d'un concurrent, Corsica Ferries.Elles prévoient la reprise de 537 à 800 personnes pour Baja Ferries, en fonction justement de l'obtention de cette sous-délégation ou pas, de 780 salariés pour le groupe Rocca, et de 900 pour Christian Garin - mais les conditions de financement de cette dernière offre, via la vente avec une option de rachat de deux navires, semblent "inacceptables" aux administrateurs.
Selon le site figaro.fr "les administrateurs de la SNCM penchent pour Baja Ferries", les offres de Christian Garin et de Patrick Rocca ne les auraient pas convaincus.