Jugés pour deux assassinats et une tentative en 2009 à Ajaccio et sa région, les accusés sont interrogés sur l’assassinat de Thierry Castola le 3 janvier 2009. Pour la première fois, après deux semaines d'audience, ils s'expriment sur les faits.
Mercredi : Jean Baptiste Ottavi à la barre
L'audition des des accusés a commencé par celle de Jean Baptiste Ottavi ce mercredi 27 mai à Aix-en-Provence. Un moment attendu qui a été retardé hier par l'audition du commissaire Antonetti qui a traîné en longueur.C’est la 3e semaine de procès pour douze accusés, dont Guy Orsoni,le fils de l'ex-dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni, pour deux meurtres et une tentative commis en 2009, notamment contre des membres présumés de la bande du Petit Bar.
La Cour d'assises des Bouches-du-Rhône donne pour la première fois la parole aux accusés. Ils sont interrogés sur le fond et plus précisément sur l’assassinat de Thierry Castola, à Ajaccio, le 3 janvier 2009.
Tour à tour, les accusés du meurtre de Thierry Castola, pour lequel est notamment jugé Guy Orsoni devant les assises des Bouches-du-Rhône, ont protesté mercredi de leur innocence, trouvant toujours une réponse adéquate aux questions du président Patrick Vogt.
Pourquoi Jean-Baptiste Ottavi a-t-il appelé Guy Orsoni le 4 janvier à 00H50, quelques heures après l'assassinat de Thierry Castola, pour lequel les deux hommes sont poursuivis ?, interroge Patrick Vogt.
"Je sais qu'on s'est appelés, on a parlé de ce qui s'était passé, on a dû se fixer un rendez-vous pour le lendemain, c'est fort possible", lui répond Jean-Baptiste Ottavi.
Le témoin Michel Roussel, dont les premières déclarations remettaient en cause l'alibi du jeune homme, qui s'est suicidé au cours de l'instruction du dossier et avait évoqué, selon sa mère, des menaces de Jean-Baptiste Ottavi à son encontre ?
"Je sais pas pourquoi Michel a dit ça... C'était un ami, quand il s'est donné la mort, j'étais triste, mais quand il s'est suicidé, cela faisait six mois que j'étais en prison", rétorque Jean-Baptiste Ottavi.
L'évocation du témoignage de Michel Roussel a débouché sur un nouvel échange tendu entre le président Vogt et les avocats de la défense qui, par la voix de Hervé Témime, un des avocats de Guy Orsoni, ont fait part de leur sentiment d'être parfois "l'objet d'un désintérêt, voire d'un certain mépris" de Patrick Vogt.
Après Jean-Baptiste Ottavi, David Taddéi et Jérémy Capitta, eux aussi accusés d'avoir fait partie du commando qui a tué Thierry Castola le 3 janvier 2009, ont nié en bloc.
L'interpellation de David Taddéi avec une arme, des munitions et un système de visée laser ? "C'est la passion des armes qui parle, là", explique le jeune homme.
Interrogé sur le fait qu'il ne possède aucun téléphone portable à son nom, alors que justement l'accusation se fonde pour beaucoup sur l'existence d'un réseau de téléphonie occulte organisé autour de Guy Orsoni, il ne se démonte pas:
"Si demain je sors, je ne prends pas de téléphone... J'ai une vie un peu marginale, mais ça ne fait pas de moi un assassin".
Le président Vogt devait encore entendre mercredi après-midi plusieurs autres accusés, dont Guy Orsoni, avant qu'ils ne soient tous interrogés par l'avocat général et leurs avocats.
>> Compte-rendu d'audience du mercredi 27 mai par Marie-Françoise Stefani et Thierry Guespin
Mardi : un commissaire et un témoin qui s'est suicidé
La Cour est revenue ce mardi 26 mai sur les alibis de Guy Orsoni et de Jean Baptiste Ottavi le soir du meurtre de Thierry Castola.
Le témoignage d'un témoin qui s'est suicidé depuis est également au cœur des débats. Un enquêteur a affirmé à la barre ce mardi qu'il avait été victime de menaces de mort, ce qui a provoqué la colère des avocats de la défense.
A 18h ce mardi, les accusés ne s'étaient toujours pas exprimé sur le fond, le témoignage de l'enquêteur ayant mobilisé la Cour toute la journée.
>> Compte-rendu d'audience du Mardi 26 mai par Marie-Françoise Stefani et Thierry Guespin