La sonorisation d'un appartement en question dans le procès Orsoni

Après le témoignage d'Alain Lucchini, il a longuement été question de la sonorisation d'un appartement, mardi, aux assises des Bouches-du-Rhône où sont jugés Guy Orsoni et onze autres personnes pour le meurtre de Thierry Castola et Sabri Brahimi en 2009.

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L'équipe de Guy Orsoni, accusé de deux assassinats, a été identifiée par la téléphonie, a détaillé mardi un enquêteur au procès de Guy Orsoni et 11 hommes devant les assises des Bouches-du-Rhône.

L'exploitation d'un téléphone saisi au domicile de Guy Orsoni en mars 2009 lors d'une procédure incidente a permis de confondre "un petit réseau clandestin de communication" composé de sept personnes dont la plupart sont suspectées d'avoir participé à l'assassinat de Thierry Castola, le 3 janvier 2009 à Bastelicaccia, en Corse-du-Sud, a détaillé devant la cour le commandant Pitard de la police judiciaire d'Ajaccio.


La défense dénonce "des interprétations"


"Ce réseau nous apprend une structure que l'on a pris la responsabilité de baptiser l'équipe de Guy Orsoni, l'unique personne à communiquer avec tout le monde", a ajouté le commandant de police. L'exploitation de " l'activité et des silences" des lignes a redessiné "l'équipe fournie par les renseignements anonymes de manière incomplète et parfois erronée", a encore dit le commissaire.

Les conseils de la défense ont reproché à l'enquêteur ses "interprétations", ses "constructions intellectuelles" et "des démonstrations au petit bonheur la chance" quant aux échanges sur fond d'association de malfaiteurs entre les protagonistes.

Plus tôt dans l'après-midi, Frédéric Ferri-Pisani a raconté comment Thierry Castola était arrivé chez lui à Bastelicaccia avec une voiture qui "fumait", avec "des coups sur le capot" correspondant à des impacts de balles et "une vitre ou un rétroviseur cassé", l'après-midi du 28 décembre 2009, jour où Alain Lucchini, un proche d'Alain Orsoni, a été victime d'une tentative d'assassinat sur la voie rapide près d'Ajaccio.


Les preuves en question


"C'est dur de ne pas faire le rapprochement, il (Thierry Castola, ndlr) m'a juré que non, ça ne venait pas de là ", a raconté à la barre M. Ferri-Pisani, les mains enfoncées dans son jean. "Je pense que c'est cette tentative sur Alain Lucchini qui fait en sorte que Guy Orsoni se mobilise avec son équipe" pour assassiner Thierry Castola, a indiqué le commissaire Frédéric Trannoy, insistant sur "le changement de comportement de M.Orsoni à partir du 28 décembre".

"Comme avocat de Guy Orsoni ce que je cherche c'est qu'on m'oppose des preuves. Y'a pas de preuves", s'est emporté Me Hervé Temime. L'avocat s'est appuyé sur des écoutes téléphoniques entre trois hommes "qui ne savent pas qu'ils sont écoutés et qui évoquent l'assassinat de Thierry Castola et qui à aucun moment ne prononcent le nom de Guy Orsoni".

Reportage : Marie-Françoise Stephani, Thierry Guespin et Elizabeth Gleize. Intervenants : Me Luc Febraro, Avocat de Jean-Baptiste Ottavi ; Me Hervé Temine, Avocat de Guy Orsoni ;


Mardi, dans la matinée, Alain Lucchini, présenté comme un proche d'Alain Orsoni et lui même victime d'une tentative d'assassinat une semaine avant le meurtre de Thierry Castola a témoigné devant la cour d'assises. Il a indiqué que selon l'enquête Thierry Castola faisait partie des hommes qui ont essayé de le tuer.

Selon l'accusation, cette tentative d'assassinat contre Alain Lucchini aurait poussé Guy Orsoni à tuer Thierry Castola.

Mais selon la défense, les liens entre les deux hommes n'existent pas. "Je ne connaissais pas Guy Orsoni et selon moi, il n'y a pas de lien entre ce que l'on a essayé de me faire et les meurtres de Thierry Castola et Sabri Brahimi", a précisé le témoin devant une défense visiblement satisfaite.
 

Reportage : Marie-Françoise Stephani et Thierry Guespin



Le procès doit s'achever début juillet.

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