François Ettori -entrepreneur de BTP à Sartène- a été acquitté vendredi soir à Bastia par la cour d'assises de Haute-Corse. Les jurés ont considéré qu'il n'avait pas tiré le 4 septembre 2010 sur Pierre Balenci.
François Ettori a en revanche été condamné à 4 ans de prison pour détention d'arme. Cette peine est couverte par la détention qu'il a effectuée. Il devrait recouvrer la liberté rapidement.
Pierre Balenci avait été pris pour cible par deux tireurs masqués alors qu'il buvait un café à une terrasse de la place Porta, avec son fils de 8 ans. Atteint de plusieurs balles, Pierre Balenci était parvenu à riposter avec son pistolet automatique, tuant l'un des agresseurs, Jacques Ettori, le frère de François. Dans la fusillade un maraîcher avait également blessé par balle.
Soupçonné d'être le second tireur, François Ettori, qui a toujours clamé son innocence, avait été arrêté un peu plus tard. "Il est bien le second tireur de la place Porta", a déclaré le procureur général Franck Rastoul avant de requérir 18 ans de réclusion criminelle, soit la confirmation de la peine à laquelle Ettori avait été condamné en première instance.
Reconnaissant qu'il n'y avait pas de preuve matérielle contre l'accusé, notamment pas de trace d'ADN sur les lieux du crime, le procureur a insisté sur le fait que celui-ci s'était enfui après la fusillade, se rendant aussitôt chez un ami pour se doucher et changer de vêtement.
Outre l'absence de preuve, la défense a insisté, avec une expertise ophtalmologique, sur la faible acuité visuelle de l'accusé, souffrant d'un glaucome réduisant son champ visuel à 10 à 15% de sa capacité normale et le rendant inapte à tirer avec une arme de poing.
L'annonce de l'acquittement de François Ettori au terme de ce procès d'une semaine durant lequel la pratique du racket dans le milieu du BTP a plané sur les audiences, a été accueillie par des salves d'applaudissements au palais de justice de Bastia.
Le reportage de Henri Mariani et Philippe Villaret :
En première instance, Pierre Balenci avait été acquitté du meurtre de Jacques Ettori, la cour d'assises de Corse-du-Sud ayant considéré qu'il était en état de légitime défense.