Le tribunal judiciaire de Reims a ordonné la mise en accusation de Christophe Mercier devant la cour d'assises de la Marne. Un recours déposé par le policier, suspecté d'être responsable de la blessure de Maxime Beux le 13 février 2016, devait être examiné le 25 mars. Il a été renvoyé au 12 mai.
Le recours de Christophe Mercier, gardien de la paix mis en cause dans "l’affaire Maxime Beux" est renvoyé au 12 mai.
Le 25 janvier dernier, le tribunal administratif de Reims avait ainsi ordonné la mise en accusation du policier pour "violences volontaires avec usage ou menace d’une arme ayant entrainé une mutilation permanente". Une décision contestée par ce dernier.
L’examen du recours devait se dérouler ce 25 mars. Mais les avocats de Christophe Mercier ont demandé à la chambre d’instruction de la cour d’appel de Reims plus de temps pour préparer sa défense.
Un long combat devant la justice
Plus de cinq ans se sont écoulés depuis ce soir d'après-match Reims-SC Bastia, le 13 février 2016, durant lequel Maxime Beux a perdu son œil dans des échauffourées avec les forces de l'ordre.
Pour rappel, cette nuit-là, le jeune homme, en compagnie d'autres supporters, fait le déplacement dans la Cité des sacres pour soutenir le SC Bastia, dans le cadre de la 26e journée de Ligue 1.
La rencontre se clôture sur une victoire 1-0 pour le SCB. Mais très vite, la soirée de célébrations dégénère. Des incidents entre forces de l'ordre et "Ultras" se déclarent dans le centre-ville rémois.
Deux versions d'une même soirée
Deux récits des événements s'opposent : le premier présente des Ultras "provoquants", violents, et chantonnant des "slogans fascistes", forçant les forces de l'ordre à charger pour ramener le calme, puis à escorter les bus des supporters hors de la ville.
Le second dresse une toute autre réalité : selon le club de supporters Bastia 1905, ce serait des forces de police "surexcitées et armées", qui auraient "décidé de charger sans discernement ni maîtrise".
La soirée se clôture avec l'interpellation et le placement en garde à vue de neuf supporters bastiais. Plusieurs sont blessés, dont un gravement : Maxime Beux, alors âgé de 22 ans, qui perd son œil.
Mais là encore, les raisons de cette blessure ne sont pas les mêmes entre la partie civile et la défense. Maxime Beux assure avoir été victime de violences policières. Selon lui un tir de flashball ou un coup de matraque serait à l’origine de son infirmité permanente. Le policier incriminé a quant à lui toujours affirmé que le supporteur corse, déséquilibré par un coup à l'épaule, était tombé tête la première sur un poteau alors qu'il tentait de s'enfuir.