Alors que la décision judiciaire concernant 7 supporters bastiais doit tomber vendredi, les images tournées par des caméras de surveillance le 13 février à Reims, lors des heurts entre la police et des supporters bastiais, semblent bien faire état de violences policières.
C’est un après-match qui a dégénéré le 13 février dernier à Reims. Des heurts entre les policiers et les supporters bastiais ont fait un blessé grave, Maxime Beux, qui a perdu l’usage de son œil.
Huit supporters bastiais ont été interpellés et sept d’entre eux ont été poursuivis pour "outrages, menaces, rébellion à l'égard de personnes dépositaires d'une autorité publique".
Les supporters dénoncent, eux, des violences policières. Des images de vidéosurveillance que nous nous sommes procurés, semblent coroborer la version soutenue par la défense.
Décryptage de la vidéo
A première vue difficile de voir ce qu'il se passe réellement. La qualité des images laisse seulement entrevoir un attroupement. Mais après plusieurs visionnages deux actions semblent nettement plus claires.
La première action se déroule à gauche de l'image. Une voiture de police banalisée fonce sur un petit groupe de supporters jusqu'à en toucher un. Des officiers en civil sortent du véhicule et portent des coups de poings et des coups de pieds ; les interpellations sont violentes. Dans le coin, on devine plusieurs officiers autour d'un même supporter à terre.
La deuxième action est plus discrète. Un jeune supporter se tient éloigné de la zone, calmement. Un policier en civil se dirige vers lui. Le jeune homme se met alors à terre pour montrer qu'il n'oppose aucune résistance. Pourtant, l'officier de police lui assène plusieurs coups violents derrière la tête à l'aide d'une bombe de gaz lacrymogène. Le supporter, mineur au moment des faits, reste immobile.
Plainte pour violences policières
Ces faits ont été confirmés le 22 mars dernier lors de l'audience des sept supporters bastiais au tribunal de Reims. Après le visionnage de la vidéo, l'officier en question a avoué les coups portés sur le mineur. Il a déclaré avoir été insulté par le jeune homme avant le match soit 4h avant les faits.A ce jour, le policier ne fait l'objet d'aucune poursuite. Les prévenus seront quant à eux fixés ce vendredi sur la décision du tribunal. Le parquet a requis des peines allant d'un à cinq mois de prison avec sursis pour outrage et rébellion et jusqu’à un an d’interdiction de stade.
Quelle que soit la décision du tribunal, les membres du groupe de supporters Bastia 1905 ont annoncé qu'ils ne s'arrêteraient pas là. Deux plaintes ont été déposées, la première concerne les violences policières, une enquête est ouverte et confiée à l'IGPN, la police des polices. La deuxième pour faux ; la défense estime que la vidéo montre une version différente des déclarations de la police.
Mais pour l'heure le dossier est quasiment vide. Sur les 44 caméras pouvant témoigner du trajet des supporters bastiais le soir des faits, seulement huit ont été exploitées par la justice, selon un document (voir plus bas) que nous nous sommes procurés. Sollicité sur ce point, le parquet de Reims n'a pas souhaité faire de commentaires.
Plan de localisation des caméras de surveillance de Reims