Conséquence inattendue de la crise en Ukraine et des risques de pénuries de gaz en Europe : le retour du Galsi, le gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie. Le projet n'est pas nouveau, un gazoduc du même nom devait fonctionner en 2014, et alimenter même la Corse. L'île pourrait-elle être de nouveau concernée par cet aménagement ?
Devenir le leader de la distribution du gaz en Europe en relançant le projet de gazoduc Galsi, c'est l'objectif de Giorgia Meloni. En visite à Alger les 22 et 23 janvier, la Première ministre italienne a signé un partenariat avec le président algérien.
“La réalisation d'un nouveau gazoduc pour transporter gaz et hydrogène, la pose d'un câble électrique sous-marin, ce sont des solutions possibles pour la crise énergétique en cours", a-t-elle indiqué lors de ce déplacement.
Le Galsi, un gazoduc annoncé en 2012 comme le moyen d'approvisionner aussi la Corse, avait fait naufrage en 2014. Alimenter en gaz les centrales de Lucciana ou du Ricanto n'est même plus, aujourd'hui, une hypothèse.
"Pas de financement pour un tel projet"
Le projet du nouveau gouvernement italien ne devrait pas changer la donne. Collectivité de Corse, EDF, associations, État, personne n'entrevoit ce projet comme une solution pour notre île, pas même les instances européennes. C'est ce qu'indique le député européen François Alfonsi.
“Avant qu'un quelconque projet de ce type puisse aboutir, il faudra au moins 10 ans et je pense que la situation d'urgence dans laquelle est la centrale du Vazzio aujourd'hui ne permet pas de se mettre derrière un projet aussi lointain et encore tout à fait incertain car les financements sont loin d'être acquis. En l'état actuel des règlements qui ont été adoptés, validés et effectivement entérinés par les instances européennes, il n'y aurait pas de financement pour un tel projet”
Les énergies renouvelables privilégiées
Il y a une dizaine d'années, l'Union européenne avait alloué 120 millions d'euros pour le Galsi. À Bruxelles, on privilégie à présent les investissements en énergies renouvelables et on veut rendre le continent moins dépendant des ressources énergétiques étrangères, en provenance du Sud ou de la Russie.
Retrouvez le reportage de Marie-France Giuliani :