Isolation extérieure en bardeaux de bois, nouvelle chaudière, double vitrage : cette école au tableau d'honneur de la sobriété énergétique

C'est l'un des premiers établissements français à faire appel au fonds vert pour la transition énergétique. 1.2 million d'euros ont été consacrés pour la rénovation énergétique et thermique de l’école primaire de Razès, en Haute-Vienne. Découverte.

"C’est mieux, il fait plus chaud. Et puis j’aime bien le bois sur le mur." Élève de grande section maternelle, Camille, cinq ans, est fière de montrer le bardage en pin Douglas du Limousin qui habille le bâtiment des classes de maternelle. Le résultat de la première opération de rénovation thermique et énergétique pour les deux constructions de l’établissement communal qui datent du début des années soixante. 
L'objectif est clair : limiter les consommations d’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Un confort de travail pour écolier et institutrices

Après quelques jours d’utilisation, écoliers, personnels scolaires et enseignants y gagnent réellement en confort. "Avant, beaucoup d’air s’infiltrait, rappelle Gaëlle Faure, la directrice de l’école, très satisfaite de l’isolation. Le bardage bois, c’est plutôt joli. C’est une préoccupation écologique, ce qu’il faut qu’on ait avec les élèves."

Ces travaux sont le projet phare du mandat de Kevin Goudard et son équipe. "ll y a quatre ans, il a été décidé de rénover l’ensemble de l’ossature des bâtiments plutôt que de faire des tranches, parce que c’est ce qu’il y a de plus performant. Nous avons fait une isolation thermique extérieure avec des matériaux biosourcés pour exclure tous les produits issus du pétrole. Nous avons changé les menuiseries qui étaient d’origine pour mettre des fenêtres double vitrage et installer une centrale de traitement de l’air à double-flux."

Le plus gros investissement a été le remplacement de la chaudière fuel par une chaudière biomasse aux granulés bois. Une installation qui permet aussi de chauffer les bâtiments sociaux communaux.

Dix-huit mois de chantiers

Le défi majeur a été de maintenir sur le site les cours pendant toute la durée du chantier. Sept entreprises de Haute-Vienne se sont relayées sur place. Un véritable gymkhana entre l’école du haut (maternelle) et l’école du bas (élémentaire) durant dix-huit mois.
"Il a fallu s’adapter. Il y a eu des aménagements. Deux classes d’élémentaire sont venues dans le bâtiment des maternelles. Il faut faire un peu de place, pousser les murs. Cela se fait bien", raconte Gaëlle Faure. Cette cohabitation forcée a même permis de réalisation de projets communs entre les maternelles et les plus grands.

Si la commune compte faire des économies assez vite en divisant par deux les coûts de fonctionnement, le maire reconnaît que la facture est salée. Un budget révisé plusieurs fois en raison de la crise en Ukraine et l’envolée du prix des matériaux. "Le coût de ce chantier est de 1.2 million d’euros. Financé à 80 % par l’État, le département et l’Ademe , explique Kevin Goudard. Mais la municipalité a complété par un emprunt de 300 000 euros. C’est énorme pour une commune de 1200 habitants."
Parmi les aides de l’État, le fonds vert. Un dispositif inédit pour accélérer la transition écologique dans les territoires. Le projet de rénovation de l’école de Razès est l’un des premiers de France à en avoir bénéficié. À ce titre, les travaux de l’école primaire razelaude serviront d’exemple en matière de sobriété énergétique.