Bonus écologique : baisse de la prime à l'achat d'un véhicule électrique, ce qu'il faut retenir

Un décret abaissant le montant du bonus écologique, versé aux particuliers qui souhaitent investir dans un véhicule électrique, doit être publié ce jeudi 28 novembre. Dès janvier 2025, l'aide maximale prodiguée par l'État sera de 4000 euros, contre les 7000 actuels.

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Le décret doit paraître au Journal officiel dès ce jeudi. Par ce texte, le gouvernement acte d'une sévère baisse du "bonus écologique", une aide à l'achat instaurée en 2008 et progressivement diminuée depuis 2021, qui permet notamment aux foyers moyens et modestes d'investir dans un véhicule électrique. Cette mesure, prise au grand dam des automobilistes et des concessionnaires, fait craindre un recul des véhicules électriques. Mais qu'est-ce que sa publication doit changer pour les consommateurs ? On fait le point.

Y aura-t-il toujours des aides ?

Oui, la prime à l'achat d'un véhicule électrique ne va pas disparaître. Il s'agit d'une baisse du montant des aides perçues, d'ici 2025. Selon le décret, ce bonus sera divisé drastiquement, presque de moitié : l'aide maximale sera désormais de 4 000 euros pour les foyers les plus modestes, contre 7 000 euros actuellement. Le calcul de la prime sera ensuite dégressif selon le revenu des foyers, atteignant au minimum 2 000 euros pour les ménages percevant un revenu fiscal supérieur à 15 400 euros. Des tarifs qui entreront officiellement en vigueur ce jeudi, dès la parution du décret.

Pour référence, le prix moyen d'une voiture citadine électrique neuve avoisine les 35 000 euros. Les modèles plus anciens, d'occasion, peuvent eux passer sous la barre les 15 000 euros.

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Pourquoi ce changement ?

Le gouvernement justifie ce rabot par un contexte budgétaire global "extrêmement contraignant". C'est en tout cas ce qu'affirmait la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, chez nos confrères et consœurs de franceinfo ce mercredi. L'enveloppe allouée par l'État pour l'achat d'une voiture électrique neuve va donc passer de 1,5 milliard à 700 millions d'euros l'an prochain.

Où en est le passage aux véhicules électriques en France ?

Ce coup d'arrêt est pourtant une contrainte supplémentaire pour l'Hexagone, qui doit répondre à des objectifs européens en termes d'émissions de CO2, notamment en ce qui concerne le passage à 100 % de voitures électriques d'ici 2035. En 2018, l'Union européenne avait décidé d'interdire la commercialisation de voitures et de camionnettes neuves à moteur à combustion d'ici dix ans. Un objectif que la France peine déjà à atteindre.

La baisse des primes à l'achat de véhicules électriques ne semble donc pas jouer en la faveur de cet objectif environnemental.

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En France, selon le ministère de la Transition écologique, la part de marché des voitures électrifiées est passée de moins de 3 % en 2019 à 26 % pour l'année 2023. Un bond dans l'achat de ces véhicules bas carbone, qui ne concerne toutefois que certaines catégories de la population, comme les jeunes et les foyers à haut revenu.

D'autant plus que, dans une autre étude, le gouvernement souligne que "93,4 % du parc roulant est constitué de voitures à énergie thermique essence ou diesel". La part des voitures électrique reste donc très faible en France.

Lionel Maître, responsable des ventes Peugeot à Besançon, tente l'analyse : "Aujourd'hui on a une frange de clientèle qui est convaincue par l'électrique, mais forcément le prix du véhicule met un coup d'arrêt au commerce de ces voitures. Si on présente un véhicule thermique moins cher qu'un électrique, forcément la vente ou la location ne va pas se porter vers ce dernier choix." Pour le responsable, le manque de bornes de recharge est également un frein notable : en 2023, 1 608 stations de recharge étaient dénombrées en Bourgogne-Franche-Comté et depuis le 5 mai 2023, le pays en compte 100 000.

Comment les concessionnaires automobiles vivent-ils ces annonces ?

Au-delà de l'impact sur l'environnement et sur les particuliers, les concessionnaires automobiles vont être frappés par ce coup de rabot. "C'est de mauvais augure pour 2025", lance Sébastien Bertin, responsable des ventes chez Citroën Besançon. Comme la plupart de ses confrères et consœurs, Sébastien est inquiet de voir ses ventes en chute libre dès janvier prochain, en proie à la concurrence étrangère.

"Les aides de l'État offraient un apport pour le client. Ce qui diminuait fortement les mensualités dans la location, qui est souvent privilégiée à l'achat", explique le vendeur. "Sans cette prime, l'écart avec des marques plus compétitives va se réduire, et si l'écart se réduit on donne plus d'opportunités aux marchés concurrents, notamment aux Chinois, de s'implanter en France. La concurrence étant plus féroce ce sera plus compliqué pour nous de vendre autant."

Lionel Maître voit aussi l'avenir d'un regard noir : "À court terme j'espère que l'annonce va générer du trafic dans nos concessions, avec des clients qui vont se précipiter pour profiter du bonus actuel. Mais pour 2025 forcément la visibilité est réduite et ça risque de nous causer du tort."

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