Allocution d’Emmanuel Macron : « Tout est à jeter », « la page n’est pas tournée », « il est très sourd », la réaction des syndicats en Corse

Lundi, Emmanuel Macron s’est exprimé dans une allocution. Un discours lors duquel il est brièvement revenu sur la réforme des retraites. Les représentants syndicaux de Corse réagissent.

Deux minutes, c’est le temps consacré à la réforme des retraites par Emmanuel Macron lors de son allocution, lundi 17 avril. Un discours dans lequel le chef de l’État a notamment déclaré avoir entendu « la colère qui s’est exprimée ».

Une phrase qui ne passe pas chez les différents syndicats au niveau national. Tous ont décliné l’invitation à la discussion du président de la République ce mardi. Les représentants syndicaux insulaires s’expriment.

Jean Brignole, secrétaire général du STC

L’allocution d’Emmanuel Macron, c’est la continuité de ce qu’il a dit depuis des mois et des mois. Il n’y a aucune surprise. Malheureusement, il y a un dégoût de voir un président de la République, malgré la mobilisation de millions de personnes depuis le 19 janvier, la demande de discussion, aujourd’hui, c’est une fin de non-recevoir. C’est inacceptable. L’allocution d’Emmanuel Macron, c’est la continuité de ce qu’il a dit depuis des mois et des mois.

Il peut dire qu’il a entendu la colère, mais il ne donne pas de réponse. Il dit la réforme des retraites, c’est passé, alors que non, la mobilisation continue. Les gens dans la rue, l’opinion publique en Corse ou en France est contre cette réforme des retraites. Il n’a pas pu convaincre, il est passé par un 49.3. Tout est constitutionnel, sauf que parfois, la Constitution ne suffit pas. Il faut aller au-delà de ça. Aujourd’hui, la revendication est toujours la même. On ne va pas passer à autre chose.

Charles Casabianca, secrétaire général de la CGT Haute-Corse

Je ne suis absolument pas convaincu. Hier soir, Emmanuel Macron a dit entendre la colère de la rue, mais la colère de la rue ça fait trois mois qu’elle est dans la rue et que ce président n’entend pas. Même s’il nous dit qu’il entend, d’après moi, il est très sourd.

Sur le fond, on n’est pas pour aller discuter avec Emmanuel Macron vu que sur la forme, il a promulgué dans la nuit une loi aussi importante que celle des retraites prouve bien le mépris qu’il a vis-à-vis de la population française et des syndicats.

Pour nous, il est hors de question de discuter de quoi que ce soit et de donner un quelconque blanc-seing à Emmanuel Macron pour ouvrir des discussions sur du social alors que c’est quelqu’un qui est antisocial.

Pour nous, la page des retraites n’est pas tournée, c’est notre vie qui en dépend. Deux ans de plus, selon les secteurs, c’est énorme. Ce n’est même pas la durée de vie en bonne santé. On ne peut pas continuer de discuter avec quelqu’un qui brise et qui va briser des vies.

Marcel Santini, secrétaire général FO Corse-du-Sud

Ce qu’a dit Emmanuel Macron hier soir est d’un cynisme extraordinaire et c’est d’une violence inouïe. Il dit qu’il veut tourner la page, mais il a besoin de nous, les syndicats, mais il n’aura pas notre concours.

On ne tournera pas la page, il y a une telle frustration que ça laissera des traces, rien ne fonctionnera plus comme avant.

On nous propose des rencontres, des discussions, de nous écouter, mais les décisions sont déjà prises et ils font exactement comme c’était prévu.

Il entend dresser le peuple, mais nous ne sommes pas des animaux à dresser. Il a mis le pays à feu et à sang, il a démonté l’hôpital public et la sécurité sociale et là, il fait comme s’il nous donnait deux ou trois choses. C’est inadmissible. Tout est à jeter dans son allocution.

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