Ce samedi 4 décembre, le parti nationaliste Femu a Corsica appelait à une mobilisation générale pour demander à l'État d'enclencher "le règlement négocié du problème corse." Un mot d'ordre qui n'a pas rencontré le succès escompté, 600 personnes se sont rassemblées entre Ajaccio et Bastia.
Sur les affiches, le parti nationaliste Femu a Corsica, appelait la population à se mobiliser pour réclamer à l'État "la démocratie et le respect pour la Corse et son peuple", ce samedi 4 décembre devant les préfectures d'Ajaccio et de Bastia.
Mais ces manifestations, vues comme les premières "d'un cycle de mobilisations" par le parti de la majorité territoriale, n'ont pas beaucoup séduit. Ainsi, ils étaient 400 à se rassembler à Bastia, son fief, et moitié moins à Ajaccio.
Une participation qui satisfait pourtant les cadres du parti. "Ce sont des premiers rassemblements, ce ne sont pas des manifestations. On essaye, de manière symbolique de manifester notre détermination et notre refus d'une politique de l'État et du gouvernement qui n'accepte pas le fait démocratique", estime Jean-Félix Acquaviva, secrétaire national du parti et député de la 2e circonscription de Haute-Corse.
Néanmoins, un nouvel espoir de dialogue entre l'État et la collectivité de Corse se laisse entrevoir. Vendredi, Gilles Simeoni a rencontré la ministre de la Cohésion de territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, à Paris.
Le PNC et Corsica Libera absents
Dans les rangs des deux cortèges, des absents : le PNC et Corsica Libera. Les deux partis nationalistes ont annoncé qu'ils ne participeraient pas aux rassemblements dans des communiqués publiés quelques jours avant l'événement. Le premier écrit notamment : "[celui]-ci intervient après que Femu ait choisi, unilatéralement, de rompre l'accord historique de 2015, Pè a Corsica, fracturant ainsi notre famille politique après des années d'union et de partage des responsabilités."
?[CUMUNICATU - PULITICA]
— Partitu di a Nazione Corsa (@PNazioneCorsa) December 3, 2021
Risposta à u Partitu Femu a Corsica :
« Si nous partageons certains aspects du raisonnement […] nous ne pouvons adhérer ni en termes de méthode, ni sur le fond, à l’initiative proposée. » pic.twitter.com/MuXqPTlUr5
Un choix vu comme une erreur par le chef de file du parti Core in Fronte, Jean-Félix Benetti, qui a appelé à l'unité depuis le rassemblement bastiais. "Il nous appartient de peser collectivement malgré nos divergences, malgré nos critiques y compris sur la méthode qui a amené l'exécutif actuel de Corse à mal négocier et à mal entamer ce rapport de force. Aujourd'hui, s'il n'y a pas de sursaut collectif, cela va nous amener à l'impasse et peut-être à des lendemains difficiles", estime-t-il.
Pour l'heure, aucune date n'a été fixée quant à un second rassemblement, Femu a Corsica prévient cependant : en cas de réponses insatisfaisantes de la part du gouvernement, "il y aura une volonté d'aller beaucoup plus loin dans les mobilisations, de manière crescendo."