Corse : le parti Femu a Corsica appelle à une mobilisation générale

Ce mercredi 1er décembre, des élus du parti nationaliste Femu a Corsica se sont rassemblés devant les grilles de la préfecture de région à Ajaccio. Ils appellent à une mobilisation générale de la population insulaire et demandent à l'État d'enclencher "le règlement négocié du problème corse."

Ils sont environ une cinquantaine à s'être rassemblés devant la préfecture de région, à Ajaccio, ce mercredi 1er décembre. Sur les grilles, une banderole aux couleurs du parti Femu a Corsica réclamant l'autonomie a été accrochée.

Dans le petit groupe, quelques élus territoriaux, le député et secrétaire national du parti Jean-Félix Acquaviva, la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, le député européen François Alfonsi, et le président du groupe "Fà populu inseme" à l'Assemblée de Corse, Jean Biancucci.

Ils appellent à "l'ouverture d'une cycle de mobilisations" de la population insulaire et donnent un premier rendez-vous le samedi 4 décembre à 15 heures devant la préfecture de région. Une mobilisation en réponse aux positions de l'État sur de nombreux dossiers corses. 

À payer

En premier lieu, les propos tenus par le préfet, Pascal Lelarge, dans un article de Corse Matin, le 25 novembre dernier, dans lequel le représentant de l'État déclare : "C'est inutile de palabrer, de gesticuler sur ce dossier, puisque de toute façon, il faut payer." Ce dossier est la condamnation de la collectivité de Corse (CDC) à payer plus de 94 millions d'euros à la compagnie maritime Corsica Ferries. Une somme que l'exécutif de Corse ne veut pas payer, et n'a pas inscrite au budget supplémentaire 2021 de la CDC. Des propos jugés "injurieux" par le secrétaire national de Femu a Corsica et député de la 2e circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva.

Pour rappel, fin septembre, la CDC avait été définitivement condamnée par le Conseil d'Etat à payer 86,3 millions d'euros à la compagnie maritime Corsica Ferries en réparation du préjudice lié au "subventionnement illégal" de sa concurrente, l'ex-Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) entre 2007 et 2013. Avec les intérêts dus au 8 novembre dernier, le montant affiche désormais 94.2 millions d'euros.

Sur la question des délégations de service public, Jean-Félix Acquaviva va plus loin et présage d'une part "une probable condamnation à venir dans le domaine des transports maritimes issue de la DSP de 2013, avant l'arrivée des nationalistes aux responsabilités". Et dénonce d'autre part un "argumentaire du préfet visant à réduire le périmètre aérien tel qu'on le connaît et décrivant Air Corsica comme un modèle suranné et dépassé. Ce sont des propos graves, réitérés et qui nécessitent la mobilisation de tous." Des propos auxquels Pascal Lelarge a réagi dans un communiqué. Ainsi, il "s'étonne des propos qui lui sont prêtés, qui ne correspondent en aucun cas à un sujet d'actualité, et sont sans fondement."

Le cas des prisonniers dits politiques

Femu a Corsica signale, dans un second temps, la non-réponse de l'État quant à la résolution solennelle de l'Assemblée de Corse prise le 22 octobre dernier. Cette dernière, votée à l'unanimité, réclame le rapprochement des prisonniers du "Commando Erignac". Condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna sont tous les trois en détention sur le continent. Depuis 22 ans pour les deux premiers, depuis 18 ans pour le troisième. "Nous sommes toujours dans une logique de vengeance décomplexée qui ne saurait être acceptée", commente Jean-Félix Acquaviva.

Il conclut : "Il s'agit de la poursuite d'un déni de démocratie réel. On biaise, on gagne du temps, on change de sujet." "Les Corses doivent comprendre que lorsque des élus de l'Assemblée de Corse, des députés, des députés européens, démocratiquement élus en arrivent à faire des conférences de presse, c'est que l'on a atteint une situation compliquée. En Corse, le parcours démocratique n'est pas entendu par Paris, c'est problématique dans une démocratie", complète Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse.

Le PNC ne participera pas

Un discours qui ne convainc pas le PNC. Dans un communiqué, publié le 3 décembre, le parti nationaliste indique "prendre acte de l'appel lancé par l'actuelle majorité territoriale" mais fait le choix de ne pas participer. S'il partage "certains aspects du raisonnement, [il] ne [peut] adhérer, ni en termes de méthode, ni sur le fond, à l'initiative proposée." Selon le PNC, "celle-ci intervient [notamment ndlr.] après que Femu ait choisi, unilatéralement, de rompre l'accord historique de 2015, Pè a Corsica, fracturant ainsi notre famille politique après des années d'union et de partage des responsabilités."

Le STC (syndicat des travailleurs corses) appelle quant à lui à se mobiliser, "à construire un rapport de force indispensable face à la régression et au démantèlement de nos conquêtes sociales, culturelles et économiques par un État français autiste." Se référant à la condamnadtion de la CDC, Le syndicat demande "à l'État d'assumer sa grande part de responsabilité quant à la situation actuelle d'une dette sans précédent." Il précise : "le rendez-vous de samedi doit être le début d'une mobilisation de grande ampleur devant déboucher sur des actes concrets de la part de l'État français."

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