Mercredi, le Parlement a voté en faveur de l’application StopCovid censée aider à lutter contre la propagation de Coronavirus en traçant les cas contacts. Parmi les députés corses, trois ont voté contre, un pour.
L’application StopCovid va pouvoir être lancée. Mercredi, le Parlement a approuvé l’outil de traçage des cas contacts, censé lutter contre la propagation du coronavirus. À l'Assemblée nationale, 338 élus ont voté pour et 215 contre.
⚡ Coronavirus : les députés se prononcent en faveur de l'application de traçage StopCovid, avant un vote des sénateurs dans la soirée
— franceinfo (@franceinfo) May 27, 2020
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Paul-André Colombani est le seul député corse, et le seul de son groupe, Libertés et Territoires, à l’Assemblée nationale à avoir voté en faveur de l’application. « C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre car, entre les droits de l’Homme et la santé publique, c’est finalement mon côté médecin et santé publique qui l’a emporté. Je sais que c’est une décision qui est largement critiquable sur le plan des droits de l’Homme, on en a mesuré certaines applications en Corse sur l’utilisation que l’on peut faire, par exemple, des tests ADN pour nos militants », explique-t-il.
Membre du même groupe, le député de la 2e circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, a quant à lui voté contre l’application StopCovid. Dans un tweet, il explique son choix : « En conscience, devant les possibilités d'atteinte aux libertés individuelles, de même qu'en l'absence de mise en œuvre de massification des tests et de traitement par le gouvernement, je vote contre l'application StopCovid. »
En conscience,devant les possibilités d'atteinte aux libertés individuelles,de même qu'en l'absence de mise en oeuvre de massification des tests et de traitement par le @gouvernementFR je vote contre l'application #StopCovid @GroupeLibTerrAN @IsulaCorsica @Gilles_Simeoni https://t.co/So0Tupn00G
— Jean-Félix Acquaviva (@JF_Acquaviva) May 27, 2020
« Ce genre de dispositif ne peut aller qu’en s’aggravant »
Une idée partagée par le député, Les Républicains, Jean-Jacques Ferrara qui a également voté contre. Pour lui, l’application StopCovid représente « un grave danger ». « C’est une atteinte aux libertés individuelles qui m’est insupportable et je suis étonné que certains s’en accommodent. Nous sommes en train de mettre le doigt dans un engrenage et il faut dire non dès le début, car avec ce genre de dispositif ça ne peut aller qu’en s’aggravant », estime le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud.Jean-Jacques Ferrara pointe du doigt un outil qui n’a pas fait la preuve de son utilité et qui intervient dans « une phase de déclin de l’épidémie ». « Je me demande pourquoi. D’autant plus que dans les pays où ce genre d’application a été mis en place, le taux de réponse de la population a été faible », conclut-il.
Feu vert de la commission nationale de l’informatique et des libertés
Selon le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O, « StopCovid n'est pas magique » mais « offre un complément utile et nécessaire » aux équipes sanitaires, qui retracent les personnes en contact avec des malades du coronavirus.Mardi, la commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a donné son feu vert à la mise en route de cette application. La Cnil considère que le dispositif n'enfreint aucun cadre juridique, car il n'implique pas la création d'une liste des personnes déclarées malades, mais des listes d'identifiants anonymisés et chiffrés. Les données personnelles des utilisateurs sont donc a priori protégées.
Quelques heures après les députés, mercredi, les sénateurs ont également approuvé l’application StopCovid 186 d’entre eux ont voté pour, 127 contre. Ces votes n'étaient pas contraignants, mais avaient une dimension symbolique pour le gouvernement.
Qu’est-ce que l’application StopCovid ?
L'application StopCovid a pour objectif d'apporter "une aide complémentaire au travail des médecins et de l’Assurance-maladie pour identifier les 'personnes contacts' et les prendre en charge", explique le site du ministère de l'Économie.Elle permettrait d'obtenir des listes de contact plus exhaustives que celles que peuvent constituer les brigades, notamment en identifiant des personnes hors cadre familial et amical "qui ont été à proximité d'une personne testée positive". Ce serait le cas, par exemple, des personnes croisées à la boulangerie ou dans les transports en commun.
À destination de toutes les personnes équipées d’un smartphone elle sera gratuitement téléchargeable. Pour l’utiliser, le bluetooth de l'appareil devra être actif pour permettre au système de recenser les contacts entre les utilisateurs. Ainsi, l'outil de traçage n'utilisera pas la géolocalisation.
Chaque smartphone sera doté d'identifiants chiffrés, qui changeront au fil du temps pour éviter que le lien entre l'utilisateur et son identifiant ne puisse être fait. L’application StopCovid devrait être disponible dans les tous prochains jours, son utilisation n’est pas obligatoire.