Le silence et l'émotion des élèves et des professeurs de Corse, unis ce lundi 6 mars en mémoire d'Agnès Lassalle, professeure assassinée il y a quinze jours par un élève dans son établissement de Saint-Jean-de-Luz. Un drame hors normes qui relance le débat sur la violence en milieu scolaire. Reportage au collège Arthur Giovonni à Ajaccio.
Au collège Arthur Giovonni, ce lundi 6 mars, la sonnerie fige le brouhaha. Les élèves bien serrés derrière leur prof. Il revient au recteur de trouver les mots simples.
Célébration de la relation entre élèves et enseignants. Et émotion en partage pour la mémoire de l'enseignante Agnès Lassalle, assassinée le 22 février dernier par un de ses lycéens, en pleine classe à Saint-Jean-de-Luz.
"J'ai une fonction, celle d'être recteur, mais j'ai un métier, c'est celui d'être enseignant. J'ai été particulièrement bouleversé de voir une collègue dans l'exercice de ses fonctions perdre la vie. C'est inacceptable, c'est intolérable, ce n'est même pas imaginable", estime Jean-Philippe Agresti, recteur de l'Académie de Corse.
"Les mots ne suffisent plus, il faudrait songer à d'autres mesures"
Une minute de silence. On ne sait toujours rien de cette enquête qui enfouit encore le geste dans l'inexplicable. Le Figaro Étudiant a recensé 10 assassinats d'enseignants en 40 ans.
Parmi les profs -visages graves, émus- une seule accepte de témoigner. "Les mots ne suffisent plus, il faudrait maintenant songer à d'autres mesures. Ce n'est pas la première fois et il va falloir faire quelque chose. Pour l'Éducation nationale, il va être temps de réagir", indique Christine Carlotti, professeure d'histoire-géographie.
Vendredi dernier, à Saint-Jean-de-Luz, devant le cercueil d'Agnès Lassalle, son compagnon a dansé, comme ils le faisaient si souvent tous les deux. Célébration de la vie.