Une simple question de règlement intérieur. Le sujet ne semble pas vraiment prêter à polémique. Surtout devant les caméras. Mais il a donné lieu à un échange plutôt amer entre Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. De quoi rappeler que le temps, au sein de la majorité, n'est pas au beau fixe...
L'union sacrée vacillerait-elle ?
Ce n'est pas vraiment un scoop.
Le front commun présenté par les nationalistes présents aux affaires semble de plus en plus fragile depuis quelques mois.
L'approche des municipales, et le cavalier seul des troupes de Femu a Corsica font grincer quelques dents du côté de Corsica Libera et du PNC.
L'absence de volonté d'alliance au premier tour dans les principales villes corses met en lumière des divergences entre les mouvements nationalistes, ainsi que les envies d'indépendance de Gilles Simeoni.
Mais jusque-là le président de l'Exécutif et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, étaient parvenus à sauvegarder les apparences.
Hier, ça n'a pas été le cas.
Origine du problème, une simple question de règlement intérieur, concernant les horaires des agents du secrétariat général qui a mené à une passe d'armes entre les deux hommes, au sein même de l'hémicycle.
Une passe d'armes où le ton n'était pas des plus amènes. Plutôt surprenant au vu de l'origine du différend.
Moins à la lumière du climat au sein de la majorité.
Des tensions de plus en plus visibles
jean-Guy Talamoni ouvrait les hostilités :"C'est quand même un sujet qui traîne, qui n'est pas nouveau, et je crois que la meilleure des choses c'est de le traiter par une discussion, aujourd'hui même et bien sûr dans les temps à venir de manière à ce que l'année prochaine tout soit parfaitement en place dans un esprit de bonne entente et de consensus".
La réponse de Gilles Simeoni, apparemment, exaspéré, ne s'est pas faite attendre.
"Je ne vais pas engager un dialogue par personne interposée, ce n'est pas le lieu et c'est pourquoi je regrette la forme qui est choisie. Ce que je voudrais vous dire, mais vous n'êtes pas forcément au fait de ces éléments puisque cela ne rentre pas dans vos attributions, c'est qu'il y a un fonctionnement hiérarchique. Lorsqu'il y a un mécontentement, les personnels doivent s'adresser au chef des personnels, avant de le faire savoir publiquement. Je regrette que ça n'ait pas été le cas."
Un recadrage à fleuret moyennement moucheté auquel Jean-Guy Talamoni a opposé une moue dubitative.
Bref, on le voit, il va être de plus en plus acrobatique pour la majorité de ne faire qu'un à l'Assemblée de Corse, alors qu'elle s'apprête à batailler, face à face, lors de la campagne des municipales qui pointe sn nez...