L'Assemblée de Corse se réunit jeudi 29 et vendredi 30 juin. À l'ordre du jour, l'examen du compte administratif. Mais à quelques jours d'une session extraordinaire consacrée à l'autonomie, c'est bien ce sujet-là qui était au cœur des débats.
Des tractations, si possible à l'abri des micros et des caméras. Le 4 juillet, Gilles Simeoni présentera son rapport sur l'autonomie.
Core in Fronte devrait le voter au nom de la nécessité d'avancer, comme l’explique Paul-Félix Benedetti, le président du groupe.
"J'accepte un projet d'autonomie. Je ne suis pas autonomiste, je le dis haut et fort, je suis indépendantiste. Mais j'accepte au nom de la démocratie, au nom des sacrifices, au nom de notre devoir par rapport à l'histoire. C'est une première étape de la feuille de route et ne pas l'accepter aujourd'hui, c'est se positionner en traîtres de la Corse."
Accord
Pour la majorité territoriale, l'enjeu est de parvenir à l'accord de tous les nationalistes. Fà Populu Inseme veut afficher son optimisme.
“Il faut que nous sortions avec une délibération qui soit commune, si possible, souligne Louis Pozzo di Borgo Conseiller territorial Fà Populu Inseme. Un rapport qui doit être amendé, qui sera amendé. Mais c'est vrai qu'il faut avancer uni sur ce dossier-là, sans quoi nous monterons peut-être en fragilité à Paris. Mais chacun assumera ses positions.”
Rencontre bilatérale
Mardi 27 juin, une rencontre bilatérale s'est déroulée à Cuttoli entre le PNC et Femu a Corsica.
À ce stade, Avanzemu envisage de présenter sa propre contribution sur l'autonomie.
"Cette rencontre en soi, elle était positive parce qu'elle a permis de renouer les fils du dialogue, indique Jean-Christophe Angelini Président du groupe Avanzemu. Je crois que ça, c'est important. Personne n'a intérêt à une situation de tension, de conflit, mais pour autant, on ne peut pas encore parler, loin s'en faut, d'un accord politique ou d'un consensus. Nous avons pris acte d'un rapport qui a été transmis le dimanche soir et on nous a demandé de cosigner le lundi. Cette velléité hégémonique a priori perdure."
Lignes divergentes
La conseillère territoriale non inscrite Josepha Giacometti-Piredda aussi va présenter une contribution. Côté nationaliste. Il pourrait donc y avoir trois lignes divergentes.
"Je crois qu'il nous faut aller plus loin que ce que ce rapport préconise et surtout dépasser les lignes rouges qui sont encore une fois réaffirmées. Je crois qu'il nous faudra vraiment aller plus loin. Pour une indépendantiste, ça ne vous surprendra pas, mais il y a sur la question du statut de résident et sur un certain nombre d'autres choses, je crois que ce rapport peut aller plus loin."
"La majorité veut adopter la loi, nous, on veut l'adapter"
Qu'il y a accord ou désaccord entre nationalistes, la droite, elle, campe sur ses positions.
"Lorsque l'on lit clairement dans le rapport envoyé par le président, qu'il s'agit là de faire la loi sur tous les sujets, hors le régalien, évidemment qu'on n'est pas sur cette ligne politique. Concrètement, on pourrait résumer ça en une seule syllabe, la majorité veut adopter la loi et nous, on veut l'adapter", explique Jean-Martin Mondoloni Co-président du groupe Un soffiu novu.
Demain après-midi, les trois commissions organiques de l'Assemblée se réunissent. Le but est à la fois d'organiser la session du 4 juillet et de rapprocher les points de vue.
Pas sûr qu'une après-midi suffise.