"Nos entreprises sont vouées à mourir" : les taxis de Limoges se mobilisent dans une opération escargot

Ce mercredi 27 novembre, les taxis de Limoges ont mené une vaste opération escargot pour protester contre la révision des accords avec l'Assurance maladie. Les sociétés, qui craignent une perte importante de leur chiffre d'affaires, ont ciblé le CHU et la polyclinique Chénieux.

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Le CHU et la polyclinique Chénieux comme symboles. Ce mercredi 27 novembre, à Limoges, pour contester les dispositions de la nouvelle convention avec la Sécurité sociale, soixante-dix taxis spécialisés dans le transport sanitaire ont mené une opération escargot à proximité des établissements de santé. Ils craignent une baisse conséquente de leur chiffre d'affaires.

Selon eux, bloquer l’accès au parking du CHU et retarder des patients constituent le seul moyen de se faire entendre. "Le plan, c'est de faire comprendre à tout le monde qu'on est un maillon dans la chaîne du médical, explique Jérémy Desprès, secrétaire du Syndicat des artisans taxis 87. On amène les gens, on permet aux médecins d'avoir de la patientèle, on transporte les gens qui ont besoin de nous. C'est un service public."

Une perte d'au moins 25% du chiffre d'affaires envisagée

Si un nouvel accord avec la Sécurité sociale est adopté, celle-ci prévoira un tarif unique sur les transports sanitaires des taxis. Jusqu’ici, un tarif préfectoral s’appliquait. "La Caisse primaire d'assurance maladie nationale se permet de faire appliquer des remises qui, jusqu'à présent, étaient éventuellement supportables, détaille Bruno Sicard, responsable d'une société de taxi. Mais à ce jour, elles ne le sont plus."

Les taxis craignent une perte de chiffre d’affaires allant de 25 à 40 %. Depuis 2024, ils doivent composer avec des tarifs déjà à la baisse. "Vues les réductions budgétaires que la Sécurité sociale veut faire, ce sont nos entreprises qui sont vouées à mourir", lance une chauffeuse. Une autre renchérit : "On nous demande de ne plus tenir compte du confort des patients. On nous demande de licencier, parce qu'on ne pourra plus payer ni nos charges ni nos salariés."

Ils vont nous détruire ! On est mort !

Jean-Claude Dupays, taxi indépendant

D'autres professionnels, comme Jean-Claude Dupays, mettent en avant les frais qui pèsent déjà sur leur quotidien : "Ils vont nous détruire ! On est mort ! Est-ce que ça vaut le coup ? On achète des voitures tous les deux ans, on paye de la TVA, des charges, de l'URSSAF : ce sera un manque à gagner pour l'État ! C'est vraiment pour faire des économies, ou est-ce que c'est une décision politique ?"

Une délégation a été reçue à la préfecture puis à la Caisse primaire d'assurance maladie pour porter ces doléances à l’échelon national. Si la Sécurité sociale ne fait pas volte-face, les taxis ont d'ores et déjà annoncé qu'ils intensifieraient leurs actions.

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