L'Assemblée nationale a rejeté vendredi en séance la création d'une écotaxe pour les camping-cars dans l’île. Cette mesure avait été votée en commission des finances et était réclamée par l’Assemblée de Corse.
À l’Assemblée nationale ce vendredi, les députés étaient appelés à inscrire dans le projet de loi de finances rectificative pour 2017 une délibération de l'assemblée de Corse créant une écotaxe sur les camping-cars. Elle avait été votée en juillet dernier « afin de combattre les stationnements sauvages dans les espaces naturels » et « de sortir de cette sur-fréquentation estivale », a expliqué le député nationaliste Jean-Félix Acquaviva (Haute-Corse) selon l'AFP. Elle avait d'ailleurs été adoptée par la commission des finances de l'Assemblée nationale fin novembre mais le projet de loi a été refusé par la palais Bourbon ce 8 décembre.
Cette taxe était remboursable en fonction du nombre de nuitées passées en camping. La majorité des députés ont suivi l'avis du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, pour qui « on ne va pas régler par une taxe » une question « d'interdiction ».
« Une faute politique »
François Pupponi (Nouvelle gauche), le député de Sarcelles (Val d'Oise), francilien d'origine corse, toujours vigilant à défendre les intérêts de l'île dans l'hémicycle, n'a pas caché son « étonnement » devant la résistance des autres députés. « Des textes dérogatoires fiscaux pour la Corse, il y en a eu d'autres. Pourquoi reprocher aux élus de l'Assemblée de Corse d'appliquer la loi ? », s'est-il demandé.
« Vous faites une faute politique avant le second tour [des élections territoriales] dimanche », continue-t-il. Au premier tour, les nationalistes y ont récolté 45,36% des suffrages. Jean-Félix Acquaviva a, lui, dénoncé un « esprit jabobin » selon l'AFP.
« On ne va peut-être pas sur-politiser un amendement sur le stationnement de camping-cars », a répondu Amélie de Montchalin, chef de file des députés LREM de la commission des Finances.
Selon les chiffres de l'Observatoire régional des transports, 28.000 camping-cars ont séjourné en Corse entre juin et septembre (chiffres 2015). La durée des séjours est en moyenne de 13,2 jours. 20 à 30% d'entre eux ne s'installent pas dans une structure d'accueil agréée.