Ce mercredi 26 octobre, le député de la 2de circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, a interrogé la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté sur « le parcours » carcérale de l’agresseur présumé d’Yvan Colonna. Agression qui a entraîné la mort du militant nationaliste, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac.
Le 2 mars dernier, le militant nationaliste, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, Yvan Colonna, a été agressé par un codétenu, Franck Elong Abe, de la maison centrale d’Arles. Une agression qui a conduit à la mort du prisonnier corse le 21 mars.
Sept mois plus tard, le député de la 2de circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, a voulu revenir sur cet événement, ayant entraîné plusieurs semaines de heurts dans l’île, au sein de la commission des lois de l’Assemblée nationale. S’adressant à la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, il questionne : « Je voudrais savoir votre point de vue sur la gestion du parcours du détenu en question, puisque beaucoup d’arguments ont été exposés devant de cette commission pour justifier le fait que ce détenu ne puisse pas aller en quartier d’évaluation de la radicalisation. Mais aussi plus globalement sur la gestion du statut de détenu particulièrement surveillé de manière générale et en particulier dans ce cas-là. »
« L’enquête sera lue avec attention »
Pour rappel, parmi les manquements du personnel de la centrale d’Arles retenu par le rapport de l’inspection générale de la Justice, rendu public le 28 juillet dernier, « l’absence, à plusieurs reprises, d’orientation de [Franck Elong Abé] en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) », a été retenue. Ainsi, son orientation en QER a été plusieurs fois préconisée par des professionnels de l'établissement, en juillet 2019, en février 2020, en novembre 2020, en mai 2021 et enfin en janvier 2022. À chaque fois, l'affectation ne s'est ultimement pas effectuée, pour des raisons diverses.
Dans sa réponse, Dominique Simonnot qualifie la mort d’Yvan Colonna « d’horrible ». Elle ajoute : « J’attends ce que nous dira l’enquête judiciaire. Apparemment, il y a eu quelques défaillances notamment dans la surveillance vidéo. Mais n’y avait-il pas l’habitude de se dire, ces deux-là finalement ils s’entendaient pas mal, Yvan Colonna et son meurtrier présumé. Ils ne s’entendaient pas mal, alors je me dis que peut-être le surveillant s’est dit à quoi bon les surveiller. L’enquête nous le dira. Vu le choc, et l’onde de choc que ça a produit, je pense que l’enquête sera lue avec attention. On a déjà l’enquête de l’inspection générale, mais l’enquête judiciaire ira plus loin, j’imagine. »