Dès le lendemain de l'attentat qui a frappé Nice dans la soirée du 14 juillet, les préfets de Corse ont pris des mesures pour renforcer les contrôles de sécurité dans les ports de l'île.
Des passagers scrutés à la loupe, des files de véhicules passées au peigne fin... Les autorités corses chargées de la sécurité dans les ports sont appelées à redoubler d'attention pour prévenir le risque terroriste, après l'attentat survenu à Nice, jeudi 14 juillet.
Par voie de communiqué, la préfecture de Haute-Corse a assuré vendredi 15 juillet qu'elle renforcerait "sans délai les dispositifs de sécurisation dans les ports et les aéroports(...)notamment lors des opérations d'embarquement".
Contrôle aléatoire des véhicules
Le préfet de Corse et de Corse-du-Sud, Bernard Schmeltz, lui a fait écho en annonçant la mise en place d'un "contrôle visuel systématique des passagers" et d'un "contrôle aléatoire des véhicules".Ceci devrait monter progressivement en puissance, grâce à des recrutements supplémentaires que les Chambres de Commerce et d'Industrie se sont dites prêtes à faire à l'issue d'une rencontre que nous avons organisée hier avec eux", a-t-il poursuivi.
La sécurité des ports relève en effet des Chambres de Commerce et d'Industrie qui confient les contrôles à des sociétés privées. A Ajaccio, pour chaque navire, deux agents sont affectés au contrôle des passagers et des voitures.
A terme, 20% des véhicules devraient être intégralement fouillés, coffre et capot compris, contre 2% environ actuellement. Chaque inspection doit durer entre 3 et 6 minutes. Une mesure qui augmentera inévitablement le délai d'attente.
"Tout est fait pour que la chaîne soit la moins importante possible pour les passagers", assure Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries.
Nous leur conseillons de se présenter un peu plus tôt qu'auparavant parce qu'il peut y avoir un peu plus de contrôles."
Pas de "menace terroriste imminente" en Corse
Les préfets de l'île ont rappelé qu'il n'y avait pas de "menace terroriste imminente" visant la Corse mais ont néanmoins incité la population à rester sur ses gardes et à signaler tout comportement suspect aux policiers, aux gendarmes ou au service dédié accessible via ce numéro vert : 0800 005 696.Les contrôles à l'arrivée des bateaux en Corse avaient déjà été accrus après la déclaration de l'état d'urgence le 14 novembre 2015. Des patrouilles de CRS viennent désormais régulièrement seconder la police aux frontières. Ces mesures d'exception sont amenées à s'inscrire dans la durée puisque l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 juillet prochain, devrait à nouveau être prolongé de trois mois.