Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin, le président du Rassemblement National réclame que François Filoni et le RN insulaire s'assoient autour de la table des négociations.
La semaine prochaine, le 18 ou le 19 mai, devraient s'ouvrir les discussions entre la Corse et Paris sur la question de l'autonomie de l'île. Un processus qui a été initié par Gérald Darmanin lors de sa venue en Corse en mars dernier, après l'agression meurtrière dont à été victime Yvan Colonna, et les manifestations violentes qui ont suivi.
Les discussions doivent réunir des membres du gouvernement et des élus de l'Assemblée de Corse, au premier rang desquels Gilles Simeoni.
Premier parti en Corse à la présidentielle
Mais entretemps, il y a eu une élection présidentielle. Et le score spectaculaire enregistré par Rassemblement National de ce côté de la Méditerranée. 58 % des votants en Corse ont choisi Marine Le Pen, dont les positions sur la question de l'autonomie sont radicalement opposées à celles des nationalistes insulaires.
Passer de l’assassinat d’un préfet à la promesse d’autonomie, peut-il exister un message plus catastrophique ?
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 16, 2022
Je refuse que le clientélisme cynique d'Emmanuel Macron brise l'intégrité du territoire français : la Corse doit rester française. https://t.co/PMQnWY8OsL pic.twitter.com/aIOC4tD9Gv
Le 9 mai dernier, Jordan Bardella, président du parti d'extrême-droite, a écrit à Gérald Darmanin. "Il serait difficilement concevable que le Rassemblement National, formation politique majoritaire sur l'île lors d'élections nationales, soit exclu de discussions engageant son avenir".
Un couvert en plus
Dans son courrier, le successeur de Marine Le Pen à la tête du parti indique que "monsieur François Filoni, délégué territorial de Corse pour le Rassemblement National" pourra "apporter la vision de notre mouvement sur le statut de la Corse au sein de la Nation française".
Pour François Filoni, candidat aux législatives dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, c'est une évidence. " Quelles que soient les explications de schizophrénie que certains avancent, les Corses ont voté lucidement, et cette mobilisation qui s'est faite sur notre nom prouve que pour beaucoup d'entre eux, les marchands de sable de la CdC n'ont pas tenu leur parole. Les Corses se sont tournés vers nous pour faire entendre leur voix et défendre leurs intérêts".