Les relais insulaires du Rassemblement National, qui peine à exister au plan local, veulent voir dans le résultat de Marine Le Pen la preuve d'un ancrage de leurs idées en Corse. Reste maintenant à le démontrer aux législatives.
C'est une défaite qui a des allures de victoire, pour les représentants du Rassemblement National sur l'île. Passé la déception de ne pas voir leur candidate accéder à l'Elysée, reste le score spectaculaire de Marine Le Pen en Corse. C'est la première fois qu'elle l'emporte au second tour dans les urnes insulaires.
Transformer l'essai
Avec 58,08 % des suffrages, elle devance Emmanuel macron de plus de 16 points. Pour François Filoni, chef de file du parti d'extrême-droite en Corse, les nationalistes font une erreur d'analyse en réduisant ce score à un simple vote de protestation : "nous sommes aujourd'hui bien enracinés, et certains devraient se mettre en cause, même à la région..."
Le problème, c'est que le Rassemblement National insulaire doit transformer l'essai, et que, élection après élection, il n'arrive pas à surfer sur la vague de la présidentielle. l'enjeu des législatives est à ce titre important.
Au plan national, d'abord, où Marine Le Pen devra enfin parvenir à exister au Palais Bourbon. Et au plan local, ensuite, où le RN espère bien ne plus exister uniquement à travers sa championne mais également à travers ses relais locaux.
François Filoni et Nathalie Antona n'ont pas fait mystère de leur volonté d'être candidats aux législatives, le premier dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, et la deuxième dans la première. En espérant que les maillons insulaires de Reconquête ! se rangeront derrière eux. Au premier tour, en Corse, Eric Zemmour a réuni 12,79 % des votants derrière son nom.