L'Autorité de la concurrence fait escale en Corse à partir de ce lundi. Une visite à la demande du gouvernement après un avis de l'Inspection générale des finances. Avec un objectif : vérifier qu'il n'y a pas eu d'ententes dans 4 secteurs en particulier.
L'Autorité de la concurrence est en visite à partir de ce lundi 9 décembre en Corse. Saisie au nom du gouvernement par le ministre de l'Économie et des Finances, elle aura pour objectif de rendre un avis relatif à la concentration économique sur l'île de beauté, et notamment les risques d'ententes sur les marchés publics.
Et plus spécifiquement dans quatre secteurs, dans lesquels de nombreuses préoccupations ont été exprimées : les transports maritimes, la grande distribution, le commerce des carburants et la gestion de déchets.
Auditions d'acteurs insulaires
La délégation, constituée de Fabienne Siredey-Garnier, vice-présidente de l'autorité, Stanislas Martin, rapporteur général, Thomas Piquereau, rapporteur général adjoint, et de plusieurs rapporteurs des services d'instruction, aura la tâche de s'entretenir avec divers acteurs de l'île.
Parmi eux, des élus locaux, des chefs d'entreprises ou encore des représentants corses. Le tout afin d'être "au plus près de la réalité du terrain".
Une visite qui ne donnera pas nécessairement lieu à des sanctions financières, assurait le 13 novembre dernier Fabienne Siredey-Garnier : "Le but n'est absolument pas de sanctionner, mais de faire un constat de la situation".
Avis rendu en 2020
Ce "diagnostic de la situation concurrentielle", construit au travers d'auditions menées en Corse, permettra par la suite de "formuler des recommandations adaptées à une croissance équilibrée de l'économie insulaire, alliant gains de productivité pour les entreprises et amélioration du pouvoir d'achat pour les consommateurs corses" précise l'Autorité de la concurrence dans un communiqué.
Il faudra attendre le premier semestre 2020 pour connaître les avis formulés par l'Autorité.
Les avis émis par l'autorité de la concurrence sont-ils uniquement consultatifs ?
L'autorité de la concurrence est habilitée à décider, dans les cas où elle l'estime nécessaire, de la mise en place de sanctions financières.C'est ainsi sous son impulsion qu'en décembre 2015, l'opérateur Orange avait été condamné à 350 millions d'euros d'amende pour "position dominante et fidélisation abusive".
En Corse, dans le cadre de la construction de la tribune Ouest de Furiani, l'autorité de la concurrence est à l'origine de 2 sanctions de 38 000 et 680 000 euros contre des entreprises de BTP qui avaient participé au chantier sur le stade.