Baisse des rémunérations dans les centres de vaccination : ça grince des dents chez les médecins

L’Assurance Maladie verrouille la rémunération dans les centres de vaccins passant de la facturation à l’acte au forfait. Une mesure “contre-productive” selon certains médecins corses. 

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La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) a modifié, jeudi 15 avril, le dispositif de rémunération des professionnels libéraux qui interviennent dans les vaccinodromes. Elle met ainsi fin à la rémunération à l’acte, autorisée depuis le début de la campagne de vaccination. Dorénavant, les heures de présence des médecins doivent obligatoirement être rémunérées à la vacation ; soit 420 euros pour quatre heures en semaine et 460 euros pour la même durée le week-end.

Effet d’aubaine 

Cette décision intervient suite à la médiatisation de certaines dérives observées ces dernières semaines. Nos confrères de France 3 Paca ont notamment révélé qu’un praticien du centre de vaccination de Val-de-l’Arc à Aix-en-Provence a enchaîné trois vacations de 8 heures à 20 heures, engrangeant ainsi 9000 euros pour une journée de travail. 

Il s’agit donc de corriger cet “effet d’aubaine” qui a permis à certains médecins d’empocher des rémunérations particulièrement élevées. 

“Ça risque de démotiver les médecins” 

Mais certains médecins ne l’entendent pas de cette oreille. Michel Mozziconacci, président de l'ordre régional des médecins de Corse, aurait souhaité une décision concertée. Selon lui, cette mesure pourrait démobiliser certains médecins : “La rémunération doit être établie avec tact et mesure : s’ils veulent des volontaires pour vacciner, il faut que ça soit bien payé. Les médecins sont extrêmement présents depuis le début de la crise. Avec ce changement, certains ne viendront plus un dimanche, laissant leur famille, pour 460 euros - 200 environ, en retirant les charges.” Il ne constate toutefois aucune défection dans le centre de vaccination de Baléone à Ajaccio, où il voit défiler 2000 personnes par jour. 

“On se retrouve traités de profiteurs en pleine crise sanitaire” 

Pour Paul-An­dré Colombani, dé­puté de la 2e cir­cons­crip­tion de Corse et gé­né­ra­liste à Sainte-Lu­cie-de-Porto-Vec­chio, cette décision de la CNAM est “gênante”. “La rémunération n’est pas notre priorité, affirme-t-il, mais une journée à vacciner, c’est une journée en moins dans son cabinet, une journée qu’il va falloir rattraper alors même que les professionnels de santé sont épuisés”.

Il parle alors d’une décision malvenue et décourageante : “on se retrouve traités de profiteurs alors que les médecins n’ont pas été ménagés depuis le début de la crise, jusqu’à devenir la région la plus vaccinée”. En effet, la Corse caracole en tête de l'ensemble des régions françaises, avec près d'1 personne sur 4 ayant reçu la première dose, contre 1 personne sur 7 dans le reste du pays. 
 

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