"C’est 4°C au-dessus des normes.". 30°C entre Nice et Calvi, la mer méditerranée en surchauffe

La température de l'eau relevée dans la mer Méditerranée ces derniers jours entre Nice et Calvi alerte une nouvelle fois sur les conséquences du réchauffement climatique pour la faune et la flore marine. Certaines espèces sont menacées, d'autres font leur apparition.

"La plus profonde se situe à 40 mètres, la moins profonde à 5 mètres, elles sont disposées tous les cinq mètres". Au large de Saint-Florent, Alexandre Crispi, technicien de l'environnement Parc naturel marin Cap Corse et Agriate s'apprête à relever les 8 sondes immergées qui enregistrent la température de l'eau toutes les heures.

Ces données sont essentielles pour évaluer l'impact de l'évolution de ces températures sur les espèces marines : "On sait déjà que l'eau est très chaude cette année. On va voir si on a un phénomène de canicule marine cette année, et surtout si ça a un impact sur ces espèces qui sont fixées aux roches, que ce soient les gorgones ou les éponges, qui sont susceptibles d'avoir de la mortalité" explique Laurent Ricquiers, chef du service opérations au Parc naturel marin Cap Corse et Agriate.

Espèces menacées et nouveaux venus

Les prélèvements sont ensuite analysés et interprétés au sein d'un laboratoire de Ville-di-Pietrabugno. Les dernières mesures font état d'une masse d'eau à 30°C, jusqu'à 10m de profondeur, une température inquiétante pour la Mediterranée.

Le phénomène de canicule marine est de plus en plus fréquent, et marqué. "En été les masses d'eau sont toujours plus chaudes, et cette thermoclimatisation qui démarque les eaux chaudes de surface et les eaux plus fraîches du fond est de plus en plus en profondeur. C'est ça qui est inquiétant pour tout le coralligène qui vit entre 30 et 40m de profondeur" décrit la directrice du Parc naturel marin Cap Corse et Agriate Maddy Cancemi. "Et il y a de nouvelles espèces qui arrivent de plus en plus. Le poisson-perroquet est déjà là depuis longtemps, on parle du poisson-lion qui arrive progressivement, qui est très urticant" ajoute-t-elle.

Aujourd'hui, la Méditerranée se réchauffe 20% plus vite que le reste du globe. Pour le paléoclimatologue et ancien membre du GIEC Jean Jouzel, plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : "Il y a l'arrivée d'air chaud, l'absence de vent, le fait que c'est une mer fermée aussi. C’est important parce que ses calories ne peuvent pas s'évacuer. C'est moins le cas de grands océans comme l'Antartique ou le Pacifique."

Le réchauffement de la mer Méditerranée a un autre impact : celui d'amplifier la violence de certains phénomènes météorologiques.

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