Sans surprise, c'est à domicile que le candidat "Rassembler pour le Corse" Camille de Rocca Serra a choisi de jouer la partition de son dernier meeting de campagne. Le Vice-Président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale a fait salle comble jeudi soir à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud).
C'est devant un auditoire conquis, qu'un à un, les ténors de la droite insulaire ont exprimé leur attachement à leur leader Camille de Rocca Serra avant de tirer à boulets rouges sur la mandature du président sortant du Conseil exécutif de Corse et candidat Paul Giacobbi (divers gauche).
Jean-Martin Mondoloni, proviseur à Corte, 3ème sur la liste "Rassembler pour le Corse" a ainsi dénoncé l'augmentation des dépenses de fonctionnement de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), plus de 30 millions d'euros, et le manque d'investissement. Une situation qui induirait une faillite sociale.
Ces 30% de chômage en plus ces cinq dernières années, ce sont des hommes et des femmes qui vivent de plus en plus nombreux sous le seuil de pauvreté.
A Stéphanie Grimaldi, conseillère sortante à l'Assemblée de Corse et seconde sur la liste de Camille de Rocca Serra, de dépeindre un bilan catastrophique de la majorité sortante. Dans sa ligne de mire, le PADDUC. Ce document d'aménagement du territoire ne permettrait pas le développement de l'île, tel qu'il a été voté.
L'Exécutif de Corse, encore une fois pour s'attirer les faveurs des groupes nationalistes, a souhaité rajouter des contraintes aux lois littoral et montagne.
Les mots les plus sévères sont venus du leader de la liste. Pour Camille de Rocca Serra, l'adversaire principal c'est bien Paul Giacobbi et "son système clientéliste".
Pour avoir un emploi, il faut faire acte d'allégeance; pour avoir une subvention, il faut se soumettre; combien d'élus disent aujourd'hui : "Je suis de droite, mais je suis obligé de le rejoindre, de le soutenir, sinon comment aurais-je pu avoir des subventions?"
Et pour mot de fin, les candidats l'ont réaffirmé : pour faire barrage à droite, il y aura bien une fusion avec la liste "Union Les Républicains - UDI" de José Rossi, au lendemain du premier tour.
Aller plus loin : le reportage de Solange Graziani, Quentin Cézard et Christophe Gineste