Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé lundi soir qu'il était "candidat à la présidence de la République", accélérant du même coup la campagne pour la primaire de la gauche et les divisions au sein du PS, jusqu'en région.
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"Le temps est venu d'aller plus loin dans mon engagement" politique, a déclaré depuis son fief d'Evry (Essonne) le chef du gouvernement, qui a précisé qu'il démissionnerait de Matignon dès mardi pour se consacrer à la campagne pour la primaire du PS des 22 et 29 janvier.
Les fidèles de François Hollande ont annoncé qu’il n'y aura pas de soutien "automatique" à la candidature de Manuel Valls. Même son de cloche chez l'ex-première secrétaire du PS, Martine Aubry qui a indiqué que son soutien n’était "pas évident".
Alliés de circonstance au printemps 2014 pour renverser Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon partageront la même estrade lors de la primaire initiée par le PS, mais cette fois en tant qu'adversaires incarnant des idées parfois très éloignées.
La gauche désunie en Corse
En Corse, la gauche n'a pas l'air beaucoup plus unie que sur le reste du territoire.Pour certains, la candidature de Manuel Valls est un soulagement. Ils y voient une figure forte qui défendra un bilan contre les projets de droite. Sans afficher son soutien, la première secrétaire fédérale du PS en Haute-Corse, Emmanuelle de Gentili fait ainsi part de sa "sensibilité à Manuel Valls".
Pour d'autres, c'est une candidature de plus qui va conduire la gauche au pugilat. "Nous avons la gauche la plus bête du monde y compris en Corse où les divisions prouvent que la défaite est toujours au bout", indique Anthony Alessandrini, président du PRG de Haute-Corse.
Quant aux communistes, compte-tenu de la politique du gouvernement, un rassemblement derrière Manuel Valls semble "difficile" et pour le porte-parole du PC en Corse Michel Stefani "le seul à gauche qui porte la possibilité de se rassembler avec une politique anti-austérité est Jean-Luc Mélanchon".