La primaire populaire a rassemblé 392 738 votants en ligne. L'ancienne ministre de François Hollande Christiane Taubira est arrivée en tête de ce scrutin au jugement majoritaire. Derrière elle, on retrouve les candidats Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui s'opposaient à cette primaire.
Christiane Taubira est arrivée en tête du vote pour la Primaire populaire, devant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Anne Hidalgo est classée cinquième.
Quelle sera la suite donnée à ce vote ? Vraisemblablement, une candidature de plus à gauche. En effet, l'ancienne ministre Chistiane Taubira, l'eurodéputé Paul Larrouturou et les candidates issues de la société civile Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie ont annoncés qu'ils se soumettraient aux résultats du vote, les autres candidats, inscrits contre leur gré, ont refusé d'y participer.
Une nouvelle candidature à gauche
Arrivé second de la Primaire populaire, Yannick Jadot, candidat EELV (lui-même vainqueur de la primaire de son parti) s'était vivement opposé à l'organisation de ce scrutin, à 80 jours du premier tour de l'élection présidentielle. "Cela fait un an que l'on débat, cela fait un an que l'on prépare un projet. Qu'on nous laisse parler de nos propositions et que l'on arrête de nous embêter, qu'on nous laisse gagner. Que la Primaire populaire arrête de tuer la gauche et l'écologie. Qu'ils nous laissent gagner cette élection présidentielle", a-t-il déclaré sur franceinfo.
L'objectif de cette primaire, organisée par deux militants de gauche était clair : rassembler la gauche et constituer une équipe pour l'élection présidentielle. Le vote était organisé en ligne, au jugement majoritaire. Les inscrits devaient choisir entre les sept candidats proposés en leur attribuant une mention allant de "très bien" à "insuffisant" en passant par "bien", "passable" ou "insuffisant". Le candidat victorieux est celui qui est jugé le plus méritant.
Les candidats et leurs résultats
- Christiane Taubira, mention bien +
- Yannick Jadot, assez bien +
- Jean-Luc Mélenchon, assez bien −
- Pierre Larrouturou, passable +
- Anne Hidalgo, passable +
- Charlotte Marchandise, passable −
- Anna Agueb-Porterie, insuffisant
Quel soutien en Corse ?
En Corse, on ignore encore les taux de participation. Membre du même parti que le candidat Pierre Larrouturou, Nouvelle Donne et de la liste Eculugia Sulidaria aux élections territoriales, Marie Frasseto reconnaît avoir eu du mal à convaincre, y compris ses amis politiques, de l'intérêt de cette primaire. "C'est une mayonnaise qui n'a pas vraiment pris malgré des initiatives très positives au niveau du changement de modèle", reconnaît-elle. Elle-même, a favorisé la candidature de Yannick Jadot pour "éviter un éclatement supplémentaire de la gauche."
Anne Marie Luciani, membre du parti de Benoît Hamon Génération.s, elle aussi sur la liste Eculugia Sulidaria pose également un regard critique sur cette primaire. "Au départ c'est une très belle idée, une initiative qui est à la fois insolite et louable, c'est un très beau succès populaire puisqu'au regard de ce qui s'est passé dans les primaires organisées dans les partis, il y a quand même plus de 450.000 citoyennes et citoyens qui se sont impliqués." Elle tempère : "Ce que l'on peut regretter c'est que c'est une idée qui aboutit malheureusement trop tardivement à quelques 70 jours du scrutin et on voit mal comment les lignes vont pouvoir bouger, quel que soit le résultat." L'apparition tardive de la candidature de Christiane Taubira est, selon elle, de nature à "ajouter plus de confusion à la confusion actuelle."
La légitimité du vote en question
Récemment, les intentions des organisateurs de la Primaire populaire ont aussi été mises en cause. Eux qui se présentent comme un mouvement citoyens faisaient part, en interne, d'une stratégie toute politicienne. Dans une vidéo datée du 2 novembre, initialement destinée aux bénévoles de la primaire populaire, Samuel Grzybowski, l'un des porte-parole de cette initiative citoyenne, affirme que "le but politique [de la Primaire populaire], est d'essayer d'empêcher qu'Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg et Yannick Jadot, puissent avoir les 500 signatures" nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Il était aussi question de les empêcher d'obtenir des prêts bancaires et de les "faire baisser dans les sondages" en les critiquant sur les réseaux sociaux. L'idée étant de bloquer la candidature des candidats hostiles à l'union.
La forte participation de ce dimanche 30 janvier (84,1% des inscrits ont voté, soit 392 738 personnes) tend à prouver que ce discours n'a pas décrédibilisé le mouvement aux yeux de ceux qui s'y sont rattachés.