Le passage à l'heure d'hiver s'effectuera dans la nuit du samedi au dimanche 31 octobre. À trois heures du matin, les horloges reculeront de 60 minutes. La mesure, très impopulaire au sein de la population, devrait bientôt disparaître.
"C'est ce soir le changement d'heure ?" En pleine dégustation de charcuterie dans les allées du marché d'Ajaccio, ces deux jeunes femmes tentent tant bien que mal de déterminer s'il faudra avancer ou reculer d'une heure leurs montres et horloges manuelles au réveil demain, dimanche 31 octobre.
"C'est le passage à l'heure d'hiver donc on recule non ?", propose l'une, aussitôt contredite par son amie : "Non, justement on avance ! Enfin je crois..."
Quelques mètres plus loin, la confusion est partagée par ce couple : "Demain, à 8 heures, il sera 7 heures... entame le mari. Tu m'as dit ce matin qu'il serait 9 heures", intervient son épouse. "Demain à 8 heures, il sera 8 heures, plaisante un retraité accoudé au stand voisin. Et il me semble qu'on va retarder d'une heure, même si dans tous les cas, j'ai le temps, donc ça ne change pas grand chose pour moi."
Introduit en 1975
Instauré pour la première fois entre 1916 et 1944, le changement d'heure bi-annuel tel qu'on le connait est appliqué depuis 1975 en France métropolitaine, avec pour objectif économiser de l'énergie en réduisant les temps d'éclairage artificiel le soir. Une mesure d'heure estivale et hivernale progressivement généralisée à l'ensemble des pays de l'Union Européenne dans les années 1980, et harmonisée en 2002 pour tous les Etats membres.
Problème, le système récolte aujourd'hui de nombreuses critiques au sein de la population : l'impact sur les économies d'énergie serait insignifiant depuis plusieurs années, et ces décalages horaires pourraient avoir des conséquences sur le sommeil et la santé. "À chaque fois qu'on change d'heure, je n'arrive pas à dormir correctement la semaine qui suit derrière", souffle ainsi cette passante.
En 2018, 86% des cinq millions d'Européens consultés sur le sujet par le Parlement européen s'étaient prononcés en faveur de la fin du changement d'heure.
Moi les changements d'heures, j'ai toujours trouvé que ça ne servait à rien d'autre qu'à nous rendre plus confus
La Commission européenne avait en conséquence proposé de supprimer le changement d'heure dès 2019, mesure validée par le Parlement européen qui tarde encore à être appliquée. En cause, notamment, la pandémie de Covid-19 qui aurait bousculé le calendrier, et devrait donc selon toute vraisemblance faire de ce changement d'heure le dernier. "Tant mieux ! tranche cette passante. Moi les changements d'heures, j'ai toujours trouvé que ça ne servait à rien d'autre qu'à nous rendre plus confus. On a bien d'autres questions et sujets plus importants à se poser que si l'heure de notre réveil sera toujours la bonne le lendemain."
Reste à présent à déterminer sur quel fuseau horaire se trouvera la France. En 2019, les Français, consultés par l'Assemblée nationale, avaient choisi à 59% l'heure d'été.