Depuis deux semaines, les amateurs insulaires avaient dû se résoudre à ne pas utiliser ce type de munition lors des battues. Ce week-end, le ministère de la transition écologique a de nouveau autorisé la chevrotine, mais pour l'heure seule la Haute-Corse peut y avoir recours.
Deux week-ends de battue durant lesquels les chasseurs corses ont dû déroger à leurs habitudes.
Depuis le 15 août dernier, date d'ouverture de la chasse au sanglier, il leur était interdit de tirer le gibier à la chevrotine.
Mais ce n'était finalement guère plus qu'un désagrément passager.
Encore un peu de patience pour le sud
Hier, deux arrêtés, pour la Haute-Corse et pour la Corse-du-Sud, ont renouvelé l'autorisation d'utilisation de la chevrotine sur l'île.Renouvelé, parce que cette autorisation fait figure d'exception en France. Pour autant, seule la Haute-Corse est, dans les faits, autorisée, pour l'heure, à tirer à la chevrotine.
La préfecture du département a publié l'arrêté vendredi soir, il est donc effectif.
En revanche, en Corse-du-Sud, il n'a pas encore été publié, très certainement en raison de l'heure tardive à laquelle il a été reçu au palais Lantivy.
Une exception
Tous les 3 ans, conformément à l'arrêté ministériel en date du 1er août 1986, le ministre de la transition écologique et solidaire décide, ou pas, de prolonger cette exception. Seule la Corse, et les Landes, en bénéficient, principalement en raison de la prolifération des sangliers sur ces territoires.Elle a été acceptée, avec un peu de retard.
Et les coups de chevrotine vont de nouveau résonner dans les montagnes insulaires à partir d'aujourd'hui.
Une munition cruelle, pour les défenseurs des animaux
La nouvelle est loin de réjouir les adversaires de la chasse, et plus particulièrement les défenseurs de l'environnement et de la cause animale.Ils dénoncent le plomb utilisé pour ses munitions, nocif pour l'environnement et la santé humaine.
Le ministère fait état de 83,4 % d'opinion défavorable à ces arrêtés.
Etude du ministère de la transition écologique et solidaire
Pour autant, les autorités ont décidé de faire prévaloir les raisons pour lesquelles la Corse, depuis de longues années, est un cas à part dans le domaine :"Considérant les dommages causés par les populations de sangliers dans les départements concernés, la spécificité géographique et écologique du territoire (omniprésence du maquis) ainsi que le gain de sécurité pour les participants aux battues apporté par l'utilisation de ce type de munition, il a été décidé de conserver ces projets d'arrêtés en l'état".
Durant trois années encore, au moins, les chasseurs corses peuvent donc de nouveau charger leur fusil à la chevrotine. Aussi bien les sangliers que d'autres espèces nuisibles, telles que le lapin de garenne ou les pigeons.
Si, car des règles s'appliquent, la battue compte au moins sept participants, et si le nombre de grains dans la chevrotine est inférieur à 24...