Azad, incarné par Jean-Paul Belmondo, s'entoure de Ralph (Robert Hossein), Renzi (Renato Salvatori) et Hélène (Nicole Calfan) pour monter un casse dans une villa à Athènes afin de mettre la main sur une collection d'émeraudes. Alors que l'affaire semble conclue, les malfaiteurs vont être pris sur le fait par Abel Zacharia (Omar Sharif), un officier de police. À la surprise générale, celui-ci les laisse filer. Le doute plane sur son statut de flic... ou voyou ? La suite de l'histoire du film "Le Casse" est à voir ou revoir ce jeudi 19 octobre à 20h45 dans la séance ciné de ViaStella. Cascades, courses-poursuites et face-à-face d'anthologie garantis !
Alors qu'Henri Verneuil nous avait habitués à des comédies romantiques ou légères dans lesquelles Fernandel tenait le rôle principal, il opère un virage créatif au milieu des années 60. Il devient un spécialiste des films d’action et des polars à succès au box-office. "Un signe en hiver", "Mélodie en sous-sol", "Cent mille dollars au soleil" ou encore "Le clan des Siciliens"... Des titres qui évoquent des scènes à grand spectacle, un scénario efficace, des dialogues percutants et un casting réunissant des grands noms du 7e Art.
"Le Casse", réalisé en 1971, ne déroge pas à cette règle et fait partie des grands films d'Henri Verneuil. Adapté très librement du roman The Burglars de l'écrivain américain David Goodis, ce film est avant tout taillé sur mesure pour Jean-Paul Belmondo. Les cascades y sont omniprésentes et les talents d'acrobate de l'acteur devenu star après "Borsalino" sont magnifiés par des scènes d'action puissantes.
"Oui il y a quelques petites acrobaties [….] Il y a souvent un peu d’action mais j’aime bien ça... Pendant que je peux encore le faire !"
Jean-Paul BelmondoAllo Ciné - interview du comédien à propos de ses cascades dans "Le Casse"
Face à Belmondo, Omar Sharif en flic vénal est lui aussi remarquable. À la fois sadique, pervers et ambigu, il interprète un des rôles les plus marquants de sa carrière, bien loin de l'image du prince du désert Ali Ibn Kharish dans "Lawrence d'Arabie" de David Lean.
Malgré les inquiétudes d'Henri Verneuil sur l'entente entre les deux acteurs, le duo Belmondo/Sharif fonctionne à merveille à l'écran ! Aussi bien dans les scènes d'action que dans les face-à-face où la tension des regards maintient le suspense. La complicité entre les deux hommes prend sa source dans leurs passions communes pour la boxe et les chevaux.
Course-poursuite dans les rues d'Athènes, scène méthodique du casse et face-à-face avec réplique culte : on est bien dans un film d'action !
En 1968, Peter Yates réalise dans le film "Bullitt" une séquence mémorable. Steve McQueen au volant de sa Ford Mustang prend en chasse deux tueurs dans les rues de San Francisco. Cette course-poursuite deviendra la référence cinématographique et établira de nouveaux standards de production pour ce genre de scène. Dans "Le Casse", Henri Verneuil se lance un défi : faire encore mieux que "Bullitt". Pour cela, il fait appel à l'équipe de Rémy Julienne et lance deux bolides à pleine vitesse dans la circulation d'Athènes. Ce sera d'ailleurs la seule cascade du film que Belmondo ne réalisera pas lui-même entièrement ! Cette scène de 10 minutes sans musique et sans dialogue est une réussite technique admirable, mais apporte que très peu d'intérêt à l'intrigue du film.
Filmer le déroulement du casse pendant 20 minutes avec seulement 3 ou 4 lignes de dialogue peut vite plomber l'intrigue du film et perdre l'attention du spectateur. Henri Verneuil en a fait ici un modèle du genre ! La mise en images, le jeu des regards entre les acteurs, emprunté au western, et l'apport d'un matériel sophistiqué permettent de rendre crédible la scène et nous tient en haleine ! Chaque geste des cambrioleurs est décortiqué et donne l'impression que l'on assiste à un vrai braquage, un vrai travail de professionnels.
Dans le jeu du chat et de la souris, les face-à-face entre le voyou Belmondo et le gendarme Omar Sharif, rythment le film. Les répliques fusent et les protagonistes se rendent coup pour coup. On assiste à des échanges tout aussi virils que distrayants entre les deux personnages. Non sans quelques notes d'humour qui confèrent un peu de légèreté à la tension du scénario. Au fil des dialogues, les rôles se confondent et une compétition funeste s'installe : un seul survivra sans que l'on puisse savoir lequel. Certaines phrases servent de fil conducteur tout au long de l'histoire, comme l'évocation à plusieurs reprises de l'expression "fifty, fifty", qui prendra toute sa signification lors du dénouement du film.
📺 "Le Casse", un film d'Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo, omar Sharif, Robert Hossein... À voir jeudi 19 octobre à 20h45 sur ViaStella