C'est l'un des moments forts des obsèques de l'acteur Michel Blanc décédé en octobre 2024. En plein office, un homme en survêtement s'approche de l'autel et demande à l'assistance de chanter avec lui en hommage à Michel Blanc l'hymne des fans du comédien "Quand te reverrai-je ?". Cet homme en survêt c'est Max Gramaglia. Un Tarnais à la retraite qui a vécu un moment inoubliable.
C'est l'histoire d'un mec qui a eu les honneurs de Gala, Paris Match et des réseaux sociaux tout en restant anonyme...jusqu'ici.
Il s'agit d'un habitant du Tarn, Max Gamaglia. Ce que le grand public sait de lui, c'est qu'il a remonté l'allée centrale de l'église Saint-Eustache. S'est dirigé vers l'autel. A chuchoté à l'oreille du prêtre puis s'est saisi d'un micro pour que toute l'assistance chante en chœur "Quand te reverrai-je ?", le 11 octobre dernier lors de la cérémonie d'adieu à Michel Banc.
"C'était chaleureux et sympa"
Un moment émouvant que garde même à l'esprit Thierry Lhermitte ami et complice de Michel Blanc. Il le raconte dans l'émission Quelle époque le 21 décembre dernier, évoquant "un mec en survêt" qui invite la foule à chanter. "C'était chaleureux, c'était sympa. Michel aurait adoré !"
À l'occasion des 50 ans de la troupe mythique, Thierry Lhermitte revient sur l'écriture de l'ouvrage "Le Splendid par le Splendid, nous nous sommes tant marrés !", paru quelques semaines après la disparition de Michel Blanc 🤍
— Quelle Époque! (@QuelleEpoqueOff) December 21, 2024
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Voici ce qu'écrit l'agence France presse dans l'une de ses dépêches ; "Au milieu des hommages et cantiques, un fan culotté s'est aussi avancé tranquillement, a saisi le micro puis a entonné la cultissime ritournelle "Quand te reverrai-je, pays merveilleux ?", chantée par Blanc perché sur un remonte-pente (Les Bronzés font du ski, 1979). L'assistance l'a suivi en chœur, par deux fois."
"Ça m'a travaillé tout le long de la cérémonie".
"Le mec en survêt, c'est moi !", nous annonce d'entrée de jeu Max Gramaglia lorsque, nous le contactons par téléphone.
Ce jour-là il n'avait pas prévu d'être à Paris, "C'est une suite de malentendu", Et comme chacun le sait sur un malentendu...Il décide au dernier moment de suivre sa femme à Paris pour une visite familiale. "Au cours du déjeuner mon fils me dit que les obsèques de Michel Blanc ont lieu le jour même à 10 minutes de la maison. J'aime bien Michel Blanc. Alors j'ai dit je vais y aller !"
"Je suis arrivé devant Saint Eustache. Les portes se sont ouvertes. J'ai pu rentrer pour assister à la messe. Et puis c'est stupide, mais j'ai ressenti quelque chose qui me disait "vas-y" ! Tout le temps de la messe j'avais la chanson en tête. J'avais cet air, ça tournait en boucle. Ça m'a travaillé un moment avant que je me décide ! " se souvient Max qui ne peut expliquer pourquoi il a finalement décidé de remonter l'allée centrale.
"Je suis arrivé devant l'autel après avoir soulevé une barrière. J'ai parlé à l'un des prêtres qui m'a dit de m'adresser au père Yves Trocheris. Il m'a amené au micro ! Et là j'ai dit si vous voulez bien chanter avec moi pour Michel. Et on a chanté deux fois"; la seconde au son de l'orgue lui donne encore le frisson à sa seule évocation.
A ce moment-là Max ne sait pas trop comment son audace va être reçue. "Ça a vachement plu ! Ça a été bien reçu ! Il y avait sans doute une part d'inconscience mais je l'ai fait !"
Un secret bien gardé
Max n'en parle pas à ses proches. Mais les commentaires fusent sur les réseaux sociaux. Il avoue finalement qu'il est "le gars au culot monstre".
"J'ai dit à mon fils "si tu en entends parler et ben le gars c'est moi !" " Il essuie les railleries de ses amis qui ne le croient pas. "Certains me traitent de mytho ! Mais j'ai pu donner tellement de détails que mes amis ont fini par me croire !" Et Max ne s'arrête pas là. Il se fait une nouvelle fois remarquer lors de son séjour à Paris.
Cap ou pas cap
Quelques jours plus tard, ses amis mettent son culot légendaire à l'épreuve. "On est au marché de l'Aveyron à Paris et Anne Hidalgo passe près de nous. Mes amis me disent : pas cap de l'inviter à boire un verre avec nous. Pas cap ? "
On l'aura compris, il ne faut pas le provoquer Max ! " Je suis quelqu'un de spontané !", reconnaît-il.
Max aborde la maire de Paris. Elle lui répond poliment qu'elle n'a pas le temps. "Une réponse polie, aimable, mais une réponse politique !", se souvient Max. Mais elle finit par les rejoindre ! "On a passé un moment sympa !" Un moment immortalisé par quelques photos.
Max Gramaglia ne cherche pas la lumière en nous racontant ces souvenirs.
Ce séjour à Paris restera pour lui inoubliable. Et c'est promis, la prochaine fois il aura un costume dans son sac. "Si j'avais su que j'irai à des obsèques, je n'aurai jamais mis de survêtement !".