Box-office 2024 : les salles de cinéma ont fait le plein, grâce aux films français

La fréquentation des salles de cinéma a très légèrement augmenté en 2024. Une exception française, notamment due à la vivacité du cinéma français. En Centre-Val de Loire, les multiplex et les cinémas Art et Essai enregistrent de bons chiffres.

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Le lien indéfectible entre le cinéma et les Français est resté d'actualité en 2024. C'est ce que conclut une récente étude du CNC (le Centre national du cinéma), qui note une progression du nombre d'entrées dans les salles obscures françaises, passant de 180,8 millions en 2023 à 181,3 millions en 2024.

Une augmentation bien timide de seulement 0,3%, une stagnation presque. Ce qui, en comparaison avec d'autres pays, sonne miraculeux. Aux États-Unis par exemple, les recettes ont baissé de 3,3% en 2024 par rapport à l'année précédente. De quoi représenter presque un quart de revenus en moins par rapport à 2019, dernière année pré-covid. En France, 2024 ne se trouve que 12,5% plus bas que la moyenne 2010-2019. Confirmant une reprise de l'activité des salles bien plus solide dans l'Hexagone qu'ailleurs.

"Un p'tit truc en plus", la locomotive de l'été

L'exception française s'est confirmée en Centre-Val de Loire, avec des exploitants de salles globalement satisfaits de l'année écoulée. "Chez nous, c'est la même tendance qu'au national, une année quasi équivalente à 2023", explique Pierre Crétet, directeur du multiplex CGR des 2 Lions à Tours.

2024 doit une bonne partie de sa réussite à un été "porté par deux films phénomènes". À savoir Un p'tit truc en plus d'Artus et Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Le premier cumule plus de 10 millions d'entrées dans le pays, ce qui en fait le 25e plus gros succès de l'histoire en France. "Il est sorti le 1er mai, on l'a gardé jusqu'à la Toussaint", se réjouit Pierre Crétet. L'adaptation du roman d'Alexandre Dumas avec Pierre Niney a, de son côté, récolté plus de 9 millions d'entrées.

Côté Art et Essai aussi, 2024 est une bonne année, à en croire Michel Ferry, le gérant du cinéma Les Carmes à Orléans. "Nous avons eu une progression correcte, assure-t-il. On a même retrouvé les chiffres pré-covid !" Avec, ceci dit, une salle de projection de plus qu'en 2019, passant de trois à quatre. "Ça aide", rit-il.

En tout, Les Carmes ont ainsi reçu 190 000 spectateurs en 2024, "la meilleure année de l'histoire" de l'établissement. Le plus gros succès de l'année aux Carmes : le récent En Fanfare d'Emmanuel Courcol, suivi du Comte de Monte-Cristo et de La plus précieuse des marchandises, le film d'animation de Michel Hazanavicius. "On sent un vrai mouvement cinéphilique", se réjouit Michel Ferry.

Le cinéma français en force, pour compenser la grève à Hollywood

Pourtant, l'année 2024 avait bien mal commencé, plombée par les répercussions de la grève des acteurs et des scénaristes de 2023. Résultat, un bouleversement du calendrier des sorties, et "une offre appauvrie fin 2023 et début 2024", se souvient Pierre Crétet. Les multiplex ont donc dû faire sans les films à gros budget habituels. Il aura fallu attendre Dune 2 de Denis Villeneuve, fin février, pour voir les entrées repartir à la hausse.

Et, même si les grosses productions américaines ne sont que rarement à l'affiche des cinémas Art et Essai, ces derniers ont quand même eux aussi souffert de la grève à Hollywood :

Les grands circuits ont manqué de films, donc ils ont programmé des films qui sont d'habitude notre fonds de commerce. Ça a causé une dilution des entrées.

Michel Ferry, gérant du cinéma Les Carmes

Heureusement, la fréquentation ne faiblit pas. En cette fin d'année, L'Amour ouf, la suite du classique Gladiator et l'inévitable Disney Vaiana 2 ont tenu la baraque du box-office. Côté multiplex, on regrette le peu de succès remporté par Mufasa, préquel du Roi Lion version 2019. "On avait de plus grandes attentes pour décembre", reconnaît Pierre Crétet. Heureusement que "Vaiana a cartonné".

Leçon de cette année : si une fragilité dans l'offre du côté d'Hollywood peut réduire le nombre d'entrées, le cinéma français restera toujours là pour assurer le coup. Des cinq films ayant récolté le plus de billets en France en 2024, trois sont français, et les deux autres émanent de l'écurie Disney. "On doit soutenir ce modèle français, cette exception culturelle qui donne une offre très diverse, qui a su attirer le public dans cette ère post-covid", soutient le directeur du CGR des 2 Lions.

Quelles prévisions pour 2025 ?

Reste à savoir ce que 2025 réservera au box-office en France. Pierre Crétet attend de pied ferme, dès le mois de février, le cinquième volet des Tuche, le quatrième Bridget Jones, le nouveau Captain America et la troisième aventure de l'ours Paddington. Avant de programmer le nouveau film des Bodin's, duo d'humoristes originaires du Centre-Val de Loire.

Puis viendront les remakes en prise de vues réelles de classiques d'animation, notamment Lilo et StitchBlanche-Neige et Dragons. Mais aussi un spin-off de John Wick et des suites aux sagas Mission : ImpossibleJurassic World et 28 jours plus tard.

Des suites et des remakes donc, comme des promesses de succès pour un Hollywood devenu frileux à l'idée de proposer du tout neuf. Citons tout de même Mickey 17, production américaine avec Robert Pattinson pilotée par Bong Joon-ho, et F1, film sur la formule 1 avec Brad Pitt par le réalisateur de Top Gun : Maverick. "Il nous donne beaucoup d'espoir celui-là", souffle Pierre Crétet. Michel Ferry, lui, a "envie de croire" au prochain film de la légende Costa-Gavras, avec Kad Merad. Le cinéaste franco-grec viendra présenter son film aux Carmes, en avant-première, le jeudi 9 janvier.

En Centre-Val de Loire, 5,8 millions de billets de cinéma ont été achetés en 2023, l'Indre-et-Loire et le Loiret faisant office de principale destination cinéphile de la région. Ainsi, toujours en 2023, les habitants de Touraines ont vu en moyenne 2,66 films au cinéma dans l'année, et 2,45 pour les Loirétains. Ce chiffre tombait à 1,41 dans l'Indre. La moyenne nationale était de 2,71 films par habitant cette année-là.

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