Un collectif né pendant le confinement a lancé une pétition et écrit un manifeste à l’attention des élus afin d’alerter contre le déploiement de la 5G en Corse, qui pourrait être opérationnelle dès la fin d’année.
Le "coming out", comme le dit la confondatrice, a eu lieu jeudi au parc de Saleccia, à l’Île Rousse. Le collectif Terra Libera, né en mai 2020 pendant le confinement, a organisé sa première réunion publique. Avec un objectif : présenter son "Manifeste pour une Corse sans 5G et un monde vivant", faire connaître l’initiative et inciter les citoyens à signer la pétition lancée, qui a déjà recueilli plus de 300 signatures.
L’objet du manifeste, adressé aux élus et à toutes les instances décisionnaires corses, demande l’arrêt du déploiement 5G (génération de communications mobiles qui va succéder à la 4G, et censée offrir des débits dix fois plus élevés que ceux de la 4G) sur le territoire corse par application du principe de précaution.
L’application de ce service et l'installation d'antennes devraient intervenir d’ici à la fin d’année dans les grandes villes de France - aucune des agences indépendantes mandatées pour évaluer l’incidence environnementale ou sanitaire n’aura rendu les rapports commandés à cette date, alors que l'absence de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés aux fréquences autour de 3,5 GHz, qui pourraient servir pour la 5G, a été pointé du doigt.
"Au départ, on s’est insurgés dans notre coin, et à force, on a eu envie de dire ce qu’on veut pour un monde vivant, explique Cécile Barollini, cofondatrice du Collectif Terra Libera. On a voulu communiquer notre indignation et communier avec les gens qui ont le même sentiment de nous."
Terra Libera estime que la 5G présente des risques pour la santé et la biodiversité
Lancé en mai, le collectif a rapidement trouvé un allié de choix : le groupe Facebook "Stop à la 5G en Corse", crée par quatre femmes en Haute-Corse. Les deux entités ont donc publié ensemble, le 25 juin, leur manifeste pour alerter sur le déploiement de la 5G en Corse et ses dangers. "L’histoire des antennes, ça tue le vivant", souffle Cécile Barollini. Terra Libera estime que la 5G présente des risques pour la santé, avec les ondes, et la biodiversité. "L’arrivée imminente de la 5G sur nos terres a fait jaillir l’urgence dans nos coeurs et l’envie de nous positionner comme résistantes face à fléau mondial", écrit le collectif.
La réunion au parc de Saleccia avait pour but d’informer les citoyens et diffuser le manifeste. Que chaque soutien pourra communiquer à son maire. "On veut pouvoir faire des délégations, propager le message et créer des groupes de dialogue, précise Cécile Barollini. On voudrait demander à la Collectivité de Corse de faire de la Corse une zone libre (zone sans 5G, mais pour la fibre et la 4G), qu’on soit un endroit de paix et de nature."
Le collectif aimerait ainsi que chaque mairie du territoire se dote d’un observatoire des fréquences. Avant "d’aller voir in fine M.Simeoni (président du conseil exécutif de Corse) d’ici à la fin d’année." Une manifestation est envisagée le 11 juillet à Porto-Vecchio, une des villes-tests pour la 5G.