L'exportation vers le continent des déchets pourrait coûter autour de 300 euros la tonne. Peut-être plus, car il y a déjà eu un précédent en la matière : l'évacuation des ordures ménagères de la communauté d'agglomération du pays ajaccien vers Marseille en 2010.
C'est au fond de la vallée de Saint-Antoine, au-dessus d'Ajaccio, qu'entre 2010 et 2012, les déchets de la communauté de communes du pays ajaccien (Capa) ont été préparés, puis "évacués" vers le continent.
Déjà à cette époque, la crise est énorme. La décharge de Saint-Antoine vient d’être fermée administrativement. La Capa se dote de sa chaîne de mise en balles et emballe elle-même ses ordures à 50 euros la tonne.
Vient ensuite le transport. « Ce que nous savons, c’est que quand on a transporté nos balles de Saint-Antoine au port d’Ajaccio et du port d’Ajaccio à une décharge qui était à 35 kilomètres de Marseille, le coût du transport maritime et terrestre était à 110 euros la tonne. Plus vous vous éloignez des ports, plus vous allez payer. Ça me semble extraordinaire d’entendre que l’on va aller à 700 ou 800 kilomètres. Ça veut dire que la taxe d’enlèvement des ordures ménagères va exploser », explique Etienne Ferrandi, maire d'Alata et ancien responsable déchets de la Capa.
Flambée
La décharge choisie, à l'époque, est à moins de 40 kilomètres de Marseille. Contre une distance comprise entre 130 et 750 kilomètres pour les centres, disponibles aujourd'hui, et retenus par le Syvadec.
De quoi faire flamber le coût final. Le jour de l'ouverture des plis, le président du Syvadec n'en dit pas plus. « Nous allons établir les besoins en fonction des offres que nous avons pour affermir ces offres-là sur les marchés subséquents que nous allons passer par la suite », indique François Tatti.
Seule certitude le prix du traitement en tant que tel. En 2011, la Capa avait déboursé, pour la mise en décharge à Marseille,70 euros la tonne, contre 108 euros pratiqués aujourd'hui, en moyenne, dans les sites de Toulouse, de Nîmes ou Le Vigeant.
Pour la Capa, à l'époque, la facture globale s'était élevée tout compris à près de 250 euros la tonne. Avec un coût de traitement en hausse de 50 % et des sites trois à huit fois plus éloignés. L’hypothèse avancée des 300 euros pour ce nouveau marché apparaît peu probable.