Congrès des maires de France : « Il y a beaucoup de responsabilités nouvelles et très peu de moyens »

Le 105e congrès des maires de France a débuté ce lundi 20 novembre. À cette occasion, Achille Martinetti, maire de Bocognano, a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella dans lequel il fait part des problématiques auxquelles il fait face au quotidien.

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Les maires de France se retrouvent cette semaine en congrès, à Paris, pour débattre de leur quotidien, dans un contexte de multiplication des violences à leur encontre. Des violences qui, selon les estimations du ministère de l’Intérieur pourraient augmenter de 15 %, concernant les agressions, pour l’année 2023.

Si les édiles insulaires sont très rarement confrontés à ce type de problématiques, d’autres leur font face. Achille Martinetti, maire de Bocognano, commune du rural en Corse-du-Sud, répond aux questions de France 3 Corse.

Le reportage de Marc-Antoine Renucci et Jennifer Cappai :

durée de la vidéo : 00h02mn18s
Intervenant : Achille Martinett, maire de Bocognano ; Xavier Lacombe, maire de Peri ©France Télévisions

Qu’est-ce que vous voudriez que l’on mette en avant dans votre fonction de maire, vos difficultés ?

Ce qu’il faudrait mettre en avant, c’est la complexité de cette fonction. Il y a l’engagement de la responsabilité à plusieurs niveaux : par rapport aux citoyens qui nous ont élus, par rapport à une stratégie à développer sur un territoire. Ce sont les engagements principaux. Ensuite, de ces engagements découlent des contraintes importantes que l’on doit assumer et dans des domaines très différents. Par exemple, l’environnement est un domaine où, aujourd’hui les maires doivent être très présents.

Mais face à toutes ces contraintes et responsabilités nouvelles, il y a très peu de moyens, ils n’ont pas augmenté. Il y a même certaines compétences qui nous ont été enlevées, comme des compétences financières, je pense notamment à la taxe d’habitation. Et puis il y a cette pression administrative constante et très peu de soutien en termes d’ingénierie et d’accompagnement. C’est ça le problème principal.

Parmi les problématiques auxquelles vous êtes confrontées, il y a la gestion de l’eau et de l’assainissement. Pour vous, il s’agit d’une problématique majeure à compter de 2026…

En 2026, la compétence de l’eau ira à la communauté de communes. Je n’ai pas de solution à imposer, mais je pense qu’il faut y réfléchir et le sujet a été posé à la chambre des territoires. Je pense qu’il faudrait laisser au moins une liberté aux communes. Ici, nous n’avons pas de problèmes en quantité d’eau potable. Ça veut dire que nous pouvons nous permettre d’avoir des équipements à un bon niveau, et nous pouvons nous permettre d’offrir à nos concitoyens un forfait intéressant. Donc cette compétence, il est difficile pour nous de la perdre. Mais j’admets que d’autres communes dans d’autres endroits puissent vouloir céder la compétence. Cela devrait être au choix et c’est d’ailleurs une des propositions de l’association nationale des communes de montagne.

En Corse, avec le processus, il pourrait y avoir une redéfinition des financements des collectivités locales. Qu’en pensez-vous ?

Ça ne me fait pas peur du tout. Je pense au contraire que c’est une opportunité intéressante et il faut que nous échangions entre nous, les maires. Moi, je suis en Corse-du-Sud, l’association des maires du département réfléchit et fait des propositions. Et il y a aussi la chambre des territoires qui est l’organe chargé de faire revenir toutes les problématiques des territoires. Beaucoup de maires s’y engagent, beaucoup de maires échangent à ce sujet, et je crois qu’ils doivent prendre toute leur place dans ce projet de statut d’autonomie. Il y a effectivement des réponses à apporter, mais aussi des innovations. Il ne faut pas se mettre de contraintes et il faut répondre aussi avec de l’innovation organisationnelle. 

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