Durant le confinement, certains font le choix des jeux en ligne. Faute de paris sportifs ou hippiques, beaucoup se tournent vers le poker. Un passe-temps qui n’est pas sans risque. Charles Coppolani, président de l’autorité de régulation des jeux en ligne, répond à nos questions.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
Le poker en ligne grand gagnant du confinement. Depuis le 17 mars, selon l’autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), le chiffre d’affaires des sites a doublé.
Ainsi, selon Le Monde, sur la plateforme Winamax, qui revendique 60 % du marché français, 4.000 tournois de poker sont organisés quotidiennement durant le confinement, contre quelques dizaines en temps normal.
Le nombre de joueurs est également en forte augmentation. Lors des deux premières semaines de confinement, 10.000 nouveaux comptes quotidiens ont été validés par la plateforme. Le chiffre s’établit depuis à 5.000 par jour. Et la Corse n’est pas en reste.
Charles Coppolani, président de l’Arjel, répond à nos questions :
- En cette période de confinement y a-t-il des enseignements à tirer sur les jeux en ligne ?
Charles Coppolani : l’offre a considérablement diminué et de ce fait le produit des paris sportifs a chuté considérablement, de plus de 90 %. En revanche, le confinement est propice au développement de jeux que l’on peut exercer chez soi. De ce fait, le Poker bénéficie particulièrement de ce confinement. Nous enregistrons un nombre de joueurs et de dépenses qui augmentent de plus de 28 % sur l’ensemble du territoire national. Et en Corse, c’est encore plus puisqu’on a une augmentation de 30 %.
- La Corse affiche-t-elle des particularités quant aux jeux en ligne ?
C.C. : c’est en Corse que l’on trouve toujours un pourcentage de joueurs par rapport à la population active qui est le plus élevé, et cela, quel que soit le jeu. Il y a trois jeux en ligne ouverts : les paris sportifs, hippiques et le poker, dans ces trois jeux, la Corse se situe toujours dans le peloton de tête.
- Actuellement, il y a tout de même quelques paris sportifs, comme le championnat biélorusse. Les joueurs corses et les autres jouent à ces championnats ?
C.C. : oui. En période normale, une compétition en Biélorussie génère entre 10.000 et 40.000 euros de mises, selon le niveau de la compétition. Là, nous sommes à des niveaux de plusieurs millions.
- En clair, le joueur s’adapte ?
C.C. : il s’adapte à la fois en trouvant dans l’offre régulée des compétitions qui lui permettent de parier et il s’est reporté sur le poker. C’est là que nous souhaitons appeler l’attention des joueurs. Il y a toujours un élément d’inquiétude. On ne devient pas addict du jour au lendemain, mais on peut prendre un certain nombre d’habitudes qui peuvent être gênantes.
- D’autant plus que le joueur moyen est plutôt jeune…
C.C. : effectivement, en matière de paris sportifs, 70 % des joueurs ont moins de 35 ans, en Poker, c’est de l’ordre de 60 %. En paris sportifs, on a une proportion de joueurs entre 18 et 24 ans qui est de l’ordre de 30 %.
- Vous, autorité de régulation des jeux en ligne, êtes-vous à même de dispenser des conseils, y compris en cette période de confinement ?
C.C. : il faut alterner les loisirs et il faut aussi se fixer un budget et s’y tenir. Et surtout si on perd, il ne faut pas essayer de se refaire, il faut, au contraire, s’arrêter et reprendre ses esprits.