Alors que plus de 120.000 cas de Covid-19 ont été confirmés mondialement, dont 51 en Corse, l'OMS décrète l'état de "pandémie". Mais en quoi ce terme se différencie-t-il d'une épidémie ?
L'Organisation mondiale de santé alertait de cette possibilité depuis plusieurs jours.
C'est désormais le cas : ce mercredi 11 mars, l'OMS indique que le Covid-19, nouveau coronavirus venu de Chine et qui continue de se propager mondialement, est désormais classifié comme une pandémie, et non plus comme une épidémie. Mais comment faire la différence entre ces deux termes ?
Qu'est-ce-qu'une épidémie ?
On parle d'une "épidémie" (du grec "epi", au-dessus, et "demos", qui signifie peuple) lorsqu'on est confronté à une maladie qui progresse rapidement au sein d'un lieu donné, atteignant ainsi un nombre important de personnes.On peut par exemple penser à l'épidémie Ebola, observée en Afrique de l'Ouest à partir de décembre 2013 jusqu'en mars 2015. Le virus, alors qualifié par plusieurs chefs d'Etats occidentaux comme "la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années" aura infectée plus de 28 000 personnes, dont 11 000 mortellement.
À échelle nationale, l'épidémie de grippe revient tous les ans sur le territoire français, généralement entre les mois d'octobre et de mars. Si le taux de mortalité de la grippe est très bas, autour de 0,1%, la maladie peut être dangereuse pour les personnes vulnérables.
La vaccination est ainsi recommandée pour les personnes âgées, immuno-dépréssives ou atteintes de pathologies antérieures. Et pour tous, un respect strict des mesures d'hygiène et des gestes barrières.
Qu'est-ce-qu'une pandémie ?
Une "pandémie" (du grec "pan", tous, et "demos", peuple), c'est une épidémie qui s'est étendue à un continent, voire au monde entier, et qui touche ainsi une part particulièrement importante de la population mondiale.Parmi les pandémies enregistrées au cours des derniers siècles, la peste noire ou "grande peste", au Moyen-âge (1347 à 1353). Cette infection bubonique, transmise à l'homme par la puce, a alors décimé plus d'un tiers de la population européenne : entre 25 et 34 millions de personnes.
Autre pandémie plus récente, et aussi la plus dévastatrice de l'histoire chroniquée : la grippe espagnole, détectée en 1918, au sortir de la Première guerre mondiale. La maladie a alors touché entre un quart et un tiers de la population mondiale, et fait des dizaines de millions de morts, malgré un taux de mortalité relativement bas (environ 3%).
120.000 personnes infectées dans le monde
Le Covid-19 a, à cette heure, infecté plus de 120.000 personnes, dont plus de 4 300 mortellement. En France, 2.281 cas ont été confirmés, et 33 morts. En Corse, enfin, on compte 51 cas de contamination, et trois personnes sont décédées.Le passage au stade de pandémie a été annoncé aux alentours de 18h, heure française, par le président de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ce dernier a regretté des "niveaux alarmants de propagation et d'inaction", et précisé anticiper dans les prochains jours des augmentations du "nombre de cas, du nombre de décès et du nombre de pays touchés".
.@WHO is deeply concerned by the alarming levels of the #coronavirus spread, severity & inaction, & expects to see the number of cases, deaths & affected countries climb even higher. Therefore, we made the assessment that #COVID19 can be characterized as a pandemic. https://t.co/97XSmyigME pic.twitter.com/gSqFm947D8
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) March 11, 2020
Un taux de mortalité et de dangerosité faible
Mais si on parle dorénavant de pandémie, il est à rappeler que la situation est bien différente qu'elle n'a pu l'être par le passé : les moyens médicaux mondiaux sont plus performants ; et les mesures barrières, élementaires pour limiter la propagation du virus, mieux connues. Des prototypes de vaccin contre cette nouvelle souche de coronavirus sont également en cours d'élaboration.Le taux de dangerosité et de mortalité de la maladie, enfin, reste relativement faible : selon une étude menée en Chine sur plus de 70.000 cas, jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité ne dépasse pas les 0,2%. Les cas les plus à risque : les personnes fragiles, et notamment les plus âgées. En Corse, elles sont 75.000. D'où l'importance de respecter les mesures barrières.
Coronavirus : les bons gestes à adopter
Si dans 80% des cas, les symptômes du Covid-19 sont bénins, le virus expose les personnes "immuno-déprimées, atteintes de pathologies cardio-respiratoires, d'un cancer et les personnes âgées à un risque plus important", rappelle l'Agence régionale de santé.C'est donc pour les protéger - l'infection se transmet majoritairement au sein du cercle familial et amical - que le respect des mesures barrières est primordial :
- Se laver très régulièrement les mains. Les gels hydro-alcooliques ne sont pas indispensables pour l’hygiène des mains, indique l'ARS, un lavage minutieux à l’eau avec du savon est efficace
- Utiliser des mouchoirs jetables
- Saluer sans se serrer la main et éviter tant que possible les embrassades
- Nettoyer plus fréquemment les surfaces qui sont régulièrement touchées et par un grand nombre de personnes : les poignées de porte, le téléphone, les ustensiles de cuisine, les toilettes les lavabos...