Coronavirus : Gilles Simeoni demande l'annulation des élections municipales

Le Premier ministre a confirmé le maintien des élections municipales, demain, dimanche 15 mars. Mais pour le président du Conseil exécutif, face à la propagation du coronavirus, il est désormais nécessaire de les reporter. 

À la veille du premier tour du scrutin, faut-il ou non maintenir les élections municipales ? Pour Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, la réponse est claire : il est aujourd'hui nécessaire de les reporter.

"En tant que Président du Conseil exécutif de Corse, je demande l’annulation du scrutin municipal. Parce qu’il est de mon devoir de protéger les Corses. Et pour que le suffrage universel puisse, une fois l’épidémie vaincue, s’exprimer dans des conditions normales." Une déclaration postée ce samedi à 20h19 sur son compte Twitter, qui fait déjà grand bruit sur les réseaux sociaux.
 


Et qui intervient quelques minutes seulement après que le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé le maintien du premier tour des élections ce dimanche 15 mars.
 
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Un avis partagé par plusieurs élus

Le président du Conseil exécutif de Corse, n'a, pour l'heure, pas obtenu de réponse à sa demande de la part du gouvernement.

Mais son message est depuis relayé par plusieurs élus. Ainsi, en Corse, Guy Armanet, maire de Santa Maria di Lota, s'"associe à la position" de Gilles Simeoni : "Le report des élections relève de la nécessité impérieuse pour la sécurité de nos populations face à cette crise sanitaire. En qualité de Maire, je demande l'annulation du scrutin."

Le député et secrétaire général de Femu a Corsica Jean-Félix Acquaviva indique que "le report s'impose [...] sachant, de toute façon, la grande possibilité que le second tour ne se réalise pas vu la propagation du coronavirus".

Pour Michel Castellani, député de la première circonscription de Haute-Corse, et lui-même en confinement après la détection de plusieurs cas positifs au sein de l'Assemblée nationale, "la situation sanitaire s’aggrave. Fermer des commerces et des écoles, tout en maintenant des élections municipales qui vont déplacer des millions de personnes manque de sens."
 
Au-delà de l'île de beauté, c'est à cette heure six présidents de régions qui arrivent aux mêmes conclusions : ainsi, Carole Delga, présidente de la région d'Occitanie, estime qu'"au vu des dernières déclarations du Premier ministre et de l’inquiétude grandissante de la population", il est "plus sage de reporter les élections municipales". Un point de vu partagé par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France.
 
"Si la situation sanitaire s’est à ce point aggravée entre jeudi et aujourd’hui au point de fermer la quasi totalité des commerces, ces élections municipales n’ont pas de sens. Elles doivent être reportées car elles vont s’avérer faussées" argue de son côté Hervé Morin,  président de la région Normandie.
 
Même constat pour Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui invite le gouvernement "à prendre ses responsabilités"; et pour Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Il était légitime de maintenir le souffle démocratique de notre Nation ! Mais ce soir, face aux faits, il devient raisonnable, cohérent et même nécessaire de reporter le scrutin municipal. Il devra se tenir une fois l’épidémie vaincue collectivement".
 
Pour Guillaume Lacroix, président du Parti radical de Gauche, le report des élections municipales serait l'unique solution pour que "la démocratie puisse s’exprimer dans un contexte serein, et afin que les Français n’aient pas à choisir entre leur devoir de citoyen et leur santé".



Tribune de médecins

Dans la soirée, plusieurs médecins, ainsi que des spécialistes de santé publique, urgentistes, réanimateurs, anesthésistes ou responsable de centre de prévention des infections, ont également publié une tribune. Dans cette dernière, ils demandent à Emmanuel Macron de repousser les élections "dans une démarche de protection de la santé et de la vie de chacun de nos concitoyens"

Ainsi, estiment-ils, "les modes de contamination ne sont pas encore bien compris, les données actuelles de la science décrivent une capacité du SARS-CoV-2 à se diffuser par l'intermédiaire de personnes porteuses ne présentant pas ou peu de symptômes". 

"Le maintien des élections est un mauvais signal pour la population par rapport à la sévérité de cette pandémie, seuls les pays ayant pris des mesures importantes de confinement ont limité ce fléau, ajoutent-ils. Par ailleurs, les personnes âgées de plus de 60 ans présentent un risque majeur de formes sévères de la maladie. Il convient donc de ne pas les exposer au risque COVID-19, qu'ils soient votant ou membre du bureau de vote, en toute cohérence avec les autres décisions que vous avez prises pour cette tranche de la population."



Les candidats de Bastia contactés

Peu de temps après son annonce, Gilles Simeoni s'est rendu devant la permanence de Pierre Savelli, maire sortant de Bastia et candidat à sa réelection. Les deux élus ont contacté les sept autres candidats aux élections bastiaises, avec l'objectif de faire annuler le scrutin.

Selon nos informations, aucun accord n'a pu être conclu. Les élections devraient donc se tenir dans la ville, demain, dimanche.

 


Passage au stade 3

Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a annoncé lors de son point de situation quotidienne depuis le ministère de la Santé ce samedi que le pays se trouvait désormais au stade 3 de l'épidémie.

Un passage considéré comme "inévitable" depuis plusieurs jours par le gouvernement. Ce samedi, le dernier bilan communiqué fait état de 4499 cas de contamination confirmés, soit plus de 830 de plus que la veille, et 91 morts. En Corse, on dénombre à ce stade 106 personnes infectées - 84 en Corse-du-Sud et 22 en Haute-Corse, et 5 décès.

En conséquence, et pour limiter la propagation du virus "tous les lieux recevant du public non-indispensables à la vie du pays", tels que les bars, restaurants ou boîtes de nuit, garderont, et pour une durée encore indéterminée, leurs portes fermées à partir de ce soir, minuit, a annoncé le Premier ministre. Des mesures qui ne s'appliquent pas aux pharmacies, commerces alimentaires, stations services, banques, bureaux de tabac ou encore établissements de services publics. 

Depuis hier, vendredi 13 mars, les rassemblements de plus de 100 personnes sont également interdits sur l'ensemble du territoire français. En Corse, cette limite a été fixée à 50 personnes par la préfecture.
 
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