Le Premier ministre s'est exprimé dans un point presse à la suite d'un Conseil de défense, ce vendredi 11 septembre. Face à la hausse des hospitalisations et du nombre de personnes contaminées à la Covid-19 au cours des dernières semaines, il appelle les Français à prendre leurs responsabilités.
Face au rebond de l’épidémie de coronavirus en France, le Conseil de défense s’est réuni, ce vendredi 11 septembre.
Un rendez-vous qui visait à dresser un point sur la situation sanitaire actuelle et envisager de nouvelles mesures pour contrer la propagation de la Covid-19 sur le territoire national, et à la suite du quel le Premier ministre s'est exprimé face à la presse.
"Le virus circule de plus en plus en France" a indiqué Jean Castex. Le taux d'incidence, – c’est-à-dire le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants – est ainsi monté à 72 personnes pour 100.000 contre 57 pour 100.000 il y a une semaine.
Une augmentation inquiétante, accompagnée d'un constat qui l'est encore plus : "pour la première fois depuis des longues semaines, nous constatons une augmentation sensible de personnes hospitalisées". Parmi ces dernières, de plus en plus de personnes âgées, que l'on sait plus vulnérables face au virus.
"Tout confirme que le virus n'a pas baissé en intensité, avec une proportion toujours aussi élevée de personnes âgées", a assuré le Premier ministre. "Même si le virus circule principalement chez les jeunes, dont beaucoup ne présentent aucun symptôme, il finit inévitablement par toucher les personnes les plus vulnérables."
#COVID19 | Face à cette épidémie, notre stratégie ne varie pas : lutter contre le virus en évitant de devoir mettre entre parenthèses notre vie sociale, culturelle, économique, l’éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement. pic.twitter.com/L5Lbh9R1pt
— Jean Castex (@JeanCASTEX) September 11, 2020
Dans ces conditions, il convient de renforcer les stratégies mises en place par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus, et apprendre à vivre avec "sans nous laisser enfermer à nouveau dans une logique de confinement généralisé".
"La solution la plus simple et la moins contraignante, c'est appliquer scrupuleusement les gestes barrières, les règles de distanciation physique, nous laver régulièrement les mains et porter le masque", a rappelé le Premier ministre.
Durée d'isolement réduite et recrutements au sein de l'assurance maladie et des ARS
L'analyse de la situation sanitaire actuelle terminée, Jean Castex a annoncé l'adoption de deux nouvelles mesures, proposées par le Conseil scientifique.La première, le renforcement des circuits de dépistage. "Nous réalisons aujourd'hui plus d'un million de tests par semaine : c'est considérable."
Nous réalisons aujourd'hui plus d'un million de tests par semaine : c'est considérable.
La France est ainsi aujourd'hui le 3e pays européen en terme de dépistage hebdomadaire. Une augmentation positive, insiste le ministre, mais qui résulte cependant dans de nombreuses villes en des temps d'attente avant d'être dépistés trop importants.
En conséquence, le gouvernement entend identifier les personnes dites "prioritaires" - qui présentent des symptômes, ont été en contact rapproché avec une personne positive, ou personnel soignant ou assimilé, travaillant en Ehpad ou à domicile -.
"Les laboratoires leur réserveront certains créneaux horaires et nous veillerons, là où il y a des besoins, et notamment dans les grandes villes, à installer des tentes de dépistage qui leur seront également dédiées."
Plus encore, 2.000 recrutements supplémentaires seront engagés au sein de l'assurance maladie et des agences régionales de santé pour réaliser le tracage des cas contacts Covid-19.
Il est primordial que chacun respecte strictement cette période d'isolement
Seconde proposition adoptée : la réduction de la durée d'isolement à sept jours, soit "la durée durant laquelle il y a un véritable risque de contagion." "Il est primordial que chacun respecte strictement cette période d'isolement", a insisté le Premier ministre, qui précise que des contrôles auront lieu.
Jean Castex a invité chacun à faire preuve de "responsabilité", et a recommandé aux personnes âgées d'observer "la plus grande prudence au quotidien pour quelques mois encore". Avant de conclure : "Demain dépend de vous, de nous".
Les indicateurs nationaux et régionaux dans le rouge
À en croire Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique - qui aiguille les pouvoirs publics pour la gestion de la crise sanitaire - le niveau de circulation du virus est "inquiétant". Et nécessite de fait la prise de "décisions difficiles" de la part du gouvernement.Il faut dire que le tableau n’est pas reluisant : le nombre de cas positifs détectés et le taux de positivités des tests (nombre de cas positifs détectés sur l’ensemble des cas dépistés) est en hausse constante depuis plusieurs semaines.
Le taux d’incidence a quadruplé en un mois en France : de 18,8 cas pour 100.000 personnes le 10 août, il a grimpé à 72 pour 100.000 le 11 septembre (+275%). Au sortir du confinement, le 11 mai, il était de 7,49 pour 100.000.
En Corse, ce taux d’incidence est de 102 personnes pour 100.000 en Corse-du-Sud, et 77 pour 100.000 en Haute-Corse (dernières données disponibles du 4 septembre). Contre 77 pour 100.000 en Corse-du-Sud et 54 pour 100.000 en Haute-Corse au pointage du 31 août.
Des taux déjà au-dessus de la barre des 50 cas pour 100.000, déterminante dans le passage d’un département en zone "rouge", ou zone de circulation active du virus. C'est à ce jour le cas pour 42 départements en France, a indiqué le Premier ministre.