Le pays d'Europe le plus durement touché par l’épidémie de Covid-19, l’Italie rouvre ses frontières aux touristes et travailleurs de l’UE. Les visiteurs étrangers ne sont plus soumis à une quarantaine. Pour les Corses, les liaisons avec ce pays voisin ne sont pas encore assurées.
Les touristes et la main d’oeuvre de l’UE vont pouvoir revenir en Italie dès le 3 juin. La quarantaine obligatoire est annulée pour les visiteurs étrangers. C’est ce qui a été annoncé ce samedi à l’issue d'un conseil des ministres, dans la nuit de vendredi à samedi.
Ces mesures s'appliquent « dans le respect des liens dérivant de l'ordre juridique de l'Union européenne », alors que les frontières européennes de l'espace Schengen sont actuellement fermées, précise un communiqué gouvernemental.
Elles pourraient cependant évoluer en fonction d'un éventuel « risque épidémiologique ».
Tourisme et récoltes
Le tourisme est l'un des principaux secteurs de l'économie italienne, et représente environ 13 % du PIB."L'ouverture des frontières italiennes aux citoyens européens favorise le tourisme mais sauve également les récoltes, avec le retour d'environ 150 000 travailleurs saisonniers de Roumanie, Pologne et Bulgarie", s'est par ailleurs réjouie samedi la Coldiretti, l'un des principaux syndicats d'agriculteurs.
A partir du 3 juin, il sera également possible pour les Italiens de voyager librement dans tout le pays, sans aucune limitation, sauf en cas de résurgence de l'épidémie de Covid-19, qui a fait près de 32 000 morts dans la péninsule.
Plus de liberté pour les Italiens lundi 18 mai
Confinés depuis le 10 mars et autorisés à se déplacer uniquement dans leur commune d'appartenance seulement pour des motifs de santé et de travail, les Italiens pourront de nouveau se déplacer librement à partir du 18 mai à l'intérieur de leur région, selon le communiqué du gouvernement.Selon les médias nationaux, ce lundi 18 mai verra aussi la réouverture de toute une série de petits et grands commerces non alimentaires, de même que des centres de beauté, des coiffeurs ou des bars et restaurants dont la réouverture avait initialement été annoncée pour le 1er juin.
Castaner en appelle à la solidarité européenne
"La décision unilatérale de l'Espagne, cette semaine, et de l'Italie annoncée ce matin ne conforte pas ce que nous devons faire pour travailler en solidarité", a déclaré ce samedi le ministre de l’intérieur Christophe Castaner. "J'aurai l'occasion d'échanger avec mon homologue [italien] dans le week-end pour que nous puissions adapter nos règles."La quasi-totalité des frontières à l'intérieur de l'espace européen (espace Schengen, Union européenne et Royaume-Uni) fait l'objet de restrictions, mais l'objectif est de rouvrir les frontières, avec un rendez-vous autour du 15 juin pour en décider. La Commission européenne a souhaité, mercredi, une réouverture "concertée" et "non discriminatoire" des frontières intérieures de l'UE.
Et pour la Corse ?
Pour l’heure, il n’est pas encore question de rouvrir les liaisons maritimes Corse-Italie, que ce soit par la mer ou par voie aérienne. Les touristes corses pourraient partir, comment rentreraient-ils ?Corsica Ferries continue d’assurer la ligne Livourne-Bastia, uniquement sur le transport de fret.
En Sardaigne, l’idée d’un passeport sanitaire, d’abord évoquée pour tester l’ensemble des visiteurs étrangers semble à l’arrêt. Elle avait notamment inspiré Georges Mela, le maire de Porto-Vecchio et la Collectivité de Corse, qui proposait un "green pass" pour les touristes de passage cet été.