Dès ce lundi 8 février, les élèves et personnels des écoles, collèges et lycées insulaires sont tenus de porter des masques de catégorie 1, jugés plus efficaces contre les variants sud-africain, japonais et britannique du virus. Mais l'annonce ne fait pas l'unanimité auprès des enseignants.
C'est désormais officiel : dès ce lundi 8 février, les personnels et élèves des écoles, collèges et lycées doivent porter des maques de catégorie 1 au sein de leur établissement.
Cette mesure fait partie du renforcement du protocole sanitaire adopté la semaine dernière par le ministère de l'Education Nationale.
Selon les autorités, l'imposition du masque de catégorie 1 doit permettre d'endiguer la progression de l'épidémie de coronavirus et de ses variants, jugés plus contagieux, et ainsi éviter la fermeture des établissements scolaires.
Initialement annoncée le 1er février, cette mesure n'entre en vigueur que ce lundi 8 février afin de laisser le temps aux parents de s'équiper en conséquence.
Les masques dits de catégorie 1 doivent répondre à la norme Afnor-Spec S76-001, et filtrer ainsi au moins 90% des aérosols de 3 microns (contre seulement 70% pour les masques faits maison, selon le Haut conseil de santé publique). S'ils peuvent être jetables ou en tissu, ils doivent être lavables dans ce dernier cas.
Dans un document détaillant le nouveau protocole sanitaire, le ministère de l'Education Nationale rappelle que le port d’un masque « grand public » de catégorie 1 est donc obligatoire pour les personnels et les élèves, tant dans les espaces clos que dans les espaces extérieurs.
"Nous avons doté tous les établissements de manière à ce que des élèves se présentant aujourd'hui sans masque de catégorie 1 puissent en bénéficier", assure Virginie Frantz, directrice académique des services de l’éducation nationale de la Corse-du-Sud.
Selon le ministère, les membres du personnel des établissements scolaires se verront fournir deux masques par jour.
Des conditions de travail "difficiles", un climat "lourd"
Mais certains syndicats s'inquiètent du coût supplémentaire potentiellement imposé aux familles, et dénoncent un manque de cohérence entre les objectifs affichés par le ministère et les moyens affectés à leur réalisation.
"Ce n'est pas normal que l'on impose le coût de ces masques aux parents, alors que certains sont déjà dans une situation précaire. C'est un problème de moyens qui va au-delà de ce protocole sanitaire renforcé", estime Charles Casabianca, de la CGT Educ'Action.
Selon lui, plus que le port de masques faits maison, ce sont les suppressions de poste et la réduction des moyens affectés à l'éducation qui contribuent à saper l'efficacité des mesures sanitaires.
Pour Marie, enseignante dans une école élémentaire de Corse-du-Sud, la sensation d'être prise en étau entre les parents d'élèves et l'administration s'ajoute à celle de ne pas être soutenue par sa hiérarchie :
"Depuis la rentrée de novembre, avec le renforcement du protocole sanitaire, nos conditions de travail sont de plus en plus difficiles, explique-t-elle. Certains parents sont totalement opposés à ce protocole, et exercent des pressions sur les professeurs qui sont tenus de veiller à son application."
L'enseignante explique ainsi qu'elle et ses collègues ont déjà été menacés de plaintes au pénal : "dans les écoles de Corse du Sud, nous avons même reçu des courriers délirants rédigés par des associations anti-masques. Il est extrêmement compliqué de travailler sereinement avec les élèves dans de telles conditions."
Selon elle, le ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer minimise la situation sanitaire dans les établissements scolaires, et si elle déclare tenir "par-dessus tout" à ce que les écoles restent ouvertes, elle demande à ce que les enseignants soient protégés "au même titre que les autres citoyens."