L’accident de canyoning de Soccia, mercredi, est un des plus graves survenus en France au cours des dernières décennies. Ce n'est pas la première fois que la montagne corse se révèle meurtrière. Retour sur les faits les plus marquants.
En 1974, à Corte, une vague de cinq mètres de haut déferle sur les berges du Tavignanu. Elle emporte huit campeurs qui avaient monté leurs tentes au bord de la rivière. La rapidité et la force de la crue ne leur aura laissé aucune chance de survie.
Deux hommes installés quelques mètres plus haut, en échappent de justesse et témoignent. « J’ai entendu des cris. J’ai réalisé qu’il se passait quelque chose, c’était les huit campeurs, répartis en quatre tentes sur la plage, qui étaient balayés. On s’est levés tout de suite, mais en dix secondes on avait de l’eau jusqu’aux cuisses », raconte à l'époque l’un d’entre eux.
La neige et le froid
20 ans plus tard, c'est la Gravona qui se déchaîne. Une lame de deux mètres s'abat sur le pont d'Ucciani, et entraîne quatre personnes dans sa course. Bilan, deux morts : une mère et son garçon de cinq ans.
Mais dans la montagne corse, l'orage ne tue pas qu'en bord de rivière. En juin 2015, des pluies diluviennes s'abattent sur le Monte Cintu provoquant un éboulement dans les Cascitoni, haut lieu du GR 20. Sept randonneurs périssent. C'est l'accident le plus meurtrier des cinquante dernières années sur le sentier de haute montagne.
Non loin de là, à Asco, la neige et le froid avaient tué quatre enfants, en février 1969 et six randonneurs en 1983. En 1999, 2002 et 2008, trois accidents mortels ont encore eu lieu dans les massifs insulaires. Un terrain de jeu qui peut se révéler fatal lorsque la météo est mauvaise.