L'agriculture de demain est inexorablement bio. Les agriculteurs de l'île en ont conscience. Ils sont de plus en plus nombreux à entreprendre une conversion de leurs exploitations vers des pratiques bio. Exemple en Haute-Corse dans une exploitation d'agrumes.
Depuis 30 ans, l'exploitation de 40 hectares de la famille Monteil, récolte des agrumes cultivées de façon dite "conventionnelle". Aujourd'hui, ce domaine est en cours de conversion, c'est-à-dire en phase transitoire vers une labellisation bio. Pour passer d'une agriculture conventionnelle a une agriculture certifiée bio, il faut 3 ans.
Anne-Laure Monteil et son père se sont lancés dans cette aventure il y a 2 ans. Leurs fruits sont vendus sous une appellation transitoire, un peu plus cher qu'un fruit conventionnel, un peu moins qu'un fruit bio. Il fallait compter 4000 euros par hectare auparavant, en coût de production, 7000 euros aujourd'hui. Parmi les dépenses les plus importantes, l'engrais naturel, qui représente près de 40% de ce budget.
99% des fruits de l'exploitation seront vendus en grande surface sur le continent. Mais la démarche n'est pas que commerciale, selon Pierre-Paul Monteil : "on n'est pas dans une logique de bénéfices mais dans une logique d'équilibre économique. Si on arrive à se retrouver avec le surcoût lié à la valorisation du produit, on aura réussi notre pari et relevé le défi écologique."
En 10 ans, le nombre d'exploitations bio en Corse a quadruplé. Aujourd'hui, près de 20 000 hectares de l'île y sont consacrés.